La compagne d'évaluation des ressources halieutiques de la côte algérienne, effectuée par le navire océanographique espagnol "Visconde de Eza" entre mars et avril 2003, notamment dans la zone allant de cap Ténès à la commune d'Ait Chafaâ (frontière entre Béjaïa et Tizi Ouzou), a fait ressortir l'existence d'un potentiel halieutique de 69 000 t (poisson blanc et sardine) avec un rendement estimé entre 10 et 30 kg/h de travail. C'est ce que révèlent les responsables de la chambre de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya de Tizi Ouzou, lors d'une conférence de presse tenue mercredi dernier. S'agissant des crustacés et mollusques, l'étude escompte des rendements respectifs de 5 à 20 kg/h et 5kg/h. Autre résultat de cette mission de prospection, le littoral algérien semble être parmi les plus denses en sardines alors que concernant le poisson blanc, le potentiel de nos côtes dépasse la moyenne méditerranéenne. Mais de l'aveu même des ces professionnels de la mer, " cette ressource est sous-exploitée en raison de la vétusté des moyens et des embarcations ". Selon les chiffres de la direction de la pêche et des ressources halieutiques (DPRHA) de Tizi Ouzou, en 2002, la production cumulée des ports d'Azeffoun et de Tigzirt était de 640 tonnes avec une flottille de 110 embarcations. Si en 2003 celles-ci ont atteint 126 unités, la production n'a progressé que de 60 t pour atteindre 722 t. Mais la quantité pêchée avait presque doublé l'année suivante (2004) pour atteindre 1360 t, bien que le nombre des embarcations n'ait pas excédé les 154 unités dont 9 sardiniers et 145 petits métiers. Des taux de pêche dérisoires sachant que, pour la DPRHA de Tizi Ouzou, " le potentiel de la côte tizi-ouzéenne est estimée à 26 000 t (12 000 t de poissons blancs et 14 000 t de poissons blancs)". Mais la relance du secteur de la pêche, qui ne s'est doté d'un ministère à part entière que depuis 1999, passera par un soutien plus conséquent aux "gens de la mer", qui, jusque-là, voguent à vau-l'eau. "Il est presque impossible de trouver une boite d'assurance prête à prendre en charge la couverture en cas d'avarie ou de sinistre des matériels perdus", regrette le président de la chambre de la pêche avant de précisé que "le patron d'un chalutier ou sardinier friserait la ruine s'il venait à perdre un filet pouvant coûter jusqu'à 6 millions de dinars". L'autre écueil qui compromet, dans une large mesure, l'essor d'une corporation constituée à 98% de petits métiers, c'est " l'incapacité de ces derniers à mobiliser l'apport personnel exigé lors du montage financier d'un investissement dans le cadre du plan national de développement de la pêche et de l'aquaculture, et variant entre 10 et 25% du montant global du projet". Les conférenciers révèlent " n'avoir enregistré aucun investisseur de Tizi Ouzou parmi ceux qui ont voulu investir pour l'acquisition de chalutier ou sardinier. Tous sont issus des autres wilayas limitrophes."