La scénographe syrienne Dalel Mekkari, qui est établie en Allemagne, a encadré au sixième Festival national du théâtre professionnel (FNTP), qui se déroule jusqu'au 7 juin au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger, plusieurs ateliers de formation pour les jeunes, dont celui des ombres chinoises. «Nous avons utilisé des déchets. Nous n'avons pas élaboré des plans complexes. Les déchets ont servi à faire de belles scénographies d'ombres chinoises. J'avoue que c'est assez courageux de s'intéresser à cet aspect de la scène de la part des responsables du festival. C'est très difficile d'introduire l'élément contemporain et plastique de la scénographie dans une forme artistique classique qui est le théâtre de l'ombre», nous a-t-il confié. Selon elle, les stagiaires ont de grandes capacités et une volonté certaine d'apprendre. « Ils ne m'ont pas fatigué. Ils sont instinctivement prêts à assimiler. Il y a de la passion chez eux. J'en suis ravie. La méthode d'apprentissage était basée sur le jeu. Nous avons réussi à monter un spectacle. Malheureusement, nous n'avons pu le montrer au public faute de salle et d'appareil technique», a précisé Dalel Mekkari. Elle a appelé à suivre les jeunes pour qu'ils perfectionnent leurs arts. D'après elle, certaines pièces montrées au FNTP, pas toutes, ont présenté des scénographies respectables. «Parfois, je ne comprends pas le parler algérien, mais je comprends le langage visuel des pièces. Et j'ai appris des choses. Je sens même que certains travaux m'ont influencée. Je vais m'en référer dans mes travaux futurs», a-t-elle souligné. Elle se dit impressionnée par le travail de recherche que font les dramaturges algériens pour améliorer leurs productions. «J'ai même fait des comparaisons avec ce que je vois sur la scène en Allemagne. Le théâtre algérien n'a pas à rougir. Reste à convaincre le public», a-t-elle noté. Les révoltes arabes vont-elles déteindre sur le 4e art ? «Je souhaite que ces révoltes politiques influencent tout. Les vies sociales, économiques, littéraires et autres. Dommage que les intellectuels arabes soient toujours en retrait. La révolution est le produit d'un engagement culturel et intellectuel», a noté Dalel Mekkari. Elle a refusé de qualifier l'attitude passive des intellectuels arabes de lâcheté. «Il y a une certaine déception, une certaine mélancolie chez ces intellectuels. Il est possible qu'ils ne font pas confiance à ce qui se passe autour d'eux», a-t-elle expliqué.