Les maux sont invariablement les mêmes dans ces quartiers: malfaçons au niveau des immeubles, caves inondées, avaloirs non conformes, routes embourbées... La cité 1100 logements (Aïn El Bey-Zouaghi), créée par l'OPGI dans les années 1990, est totalement clochardisée. Tous les immeubles enregistrent des infiltrations gravissimes d'eaux pluviales. Le même problème d'étanchéité est relevé par tous les locataires, sans exception. Certains ont essayé d'y remédier en posant du paxalumin, mais cela coûte cher et ne tient pas longtemps, disent-ils. Quoi qu'il en soit, c'est à l'office, auteur de ces malfaçons systématiques qu'incombe cette opération. Le problème des caves est un autre désagrément à relever. L'OPGI n'y a jamais apporté une solution définitive. Dès qu'elles sont saturées, des odeurs nauséabondes s'en dégagent, attirant moustiques et rongeurs. «En période de chaleurs, l'atmosphère est irrespirable», se plaignent les habitants. Actuellement, des travaux de rénovation battent leur plein au niveau des quartiers, mais d'aucuns s'étonnent de la hauteur hors normes des nouveaux trottoirs. Pour une personne âgée, en descendre ou y monter relève de l'exploit. D'ailleurs, une vieille dame s'est dernièrement fracturée la cheville en voulant descendre de l'un de ces «estrades» en béton. D'aucuns se demandent s'il y a eu une étude préalable digne de ce nom pour l'entame de ce chantier déroutant. Les routes sont embourbées à la moindre averse, sans compter les trous qui s'accumulent le long de la rue principale et celles annexes de la cité, obligeant les automobilistes à slalomer, non sans danger. L'aspect général de ces quartiers est hideux. D'autre part, aux vices innombrables et intolérables de construction et de conception de cet ensemble urbain, vient se greffer l'incivisme cauchemardesque de certains. Les ordures s'amoncellent partout, débordant des bennes. Des locataires ne craignent pas de lancer des déchets de toutes sortes par les fenêtres. Des gravats sont abandonnés dans les champs qui s'étendent derrière les immeubles; là, il faut vraiment le voir pour y croire ! Des gens effectuant des aménagements à leurs appartements, balancent de pleins sacs de déblais dans la nature. Les enfants, sous le regard complaisant des parents, arrachent ce qui reste de fleurs et autres arbustes plantés l'année passée par la commune. En descendant plus bas, vers les 500 logements, le spectacle est affligeant. La faute ? C'est toujours les autres L'environnement est agressé au quotidien par des habitants démissionnaires, qui, il faut le dire, font tout pour que leurs pénates ne soient plus qu'un immense et affreux dortoir. Les ordures ménagères sont déposées en dehors des heures du ramassage réglementaire, rendant ce dernier, de fait, inefficace, voire inutile. Les aires de jeux, installés à coups de millions, et déjà déglinguées, baignent dans les cloaques formés par les eaux pluviales en l'absence d'avaloirs inclinés, incitant les gamins à y jeter toutes sortes d'immondices, puisqu'ils ne peuvent y accéder pour jouer. «Les voisins ne veulent même pas engager une femme de ménage pour l'entretien de l'immeuble, alors que leurs enfants ne cessent de salir les cages d'escalier », nous dira, blasé, un habitant. Le comité de quartier n'a jamais rien fait, ayant déposé le tablier depuis longtemps face au laisser-aller de la plupart des habitants, nous disent des enseignants, occupant une partie des 500 logements, attribués par l'université. Toute cette anarchie, selon tout ce monde, n'aurait donc aucune solution ! Il était pourtant question de campagnes de sensibilisation en direction des populations, et de nettoyage hebdomadaire régulier des quartiers par la municipalité. Faut-il baisser les bras ? se demandent quelques-uns. La direction de l'environnement ne s'est jamais intéressée aux sites agressés, que nous avons pourtant maintes fois signalés dans nos colonnes. «La seule solution c'est pénaliser le citoyen qui ne se conforme pas aux règles qu'impose la vie en communauté», préconise un vieux monsieur, outré par tant d'incurie et du laisser-aller des adultes. La municipalité est également responsable, dans une large mesure, si elle n'implique pas le citoyen dans son action par des campagnes de sensibilisation par le biais du mouvement associatif, qui doit se remettre sur les rails.