L'éradication du bidonville, connu sous l'appellation «kandahar», entamée, cette semaine, par la wilaya de Tindouf, ainsi que le recasement d'une partie de ses occupants, s'est déroulée «sans accros», excepté, pourrait-on dire, les effets de la forte canicule, sévissant ces jours-ci, sur le personnel des différents services mobilisés pour cette opération. L'opération déclenchée au petit matin vers 5 heures, et par surprise, a permis de démasquer un bon nombre de faux occupants. Le bilan arrêté, au mardi après-midi, fait état de 530 taudis démolis, selon le S/G chargé par le wali de chapeauter l'opération. On apprendra que 120 familles ont pu être logées puisque les habitations, qui leur étaient déjà octroyées, ont été achevées. Ces habitations, pour rappel, relèvent d'un programme d'habitat rural qui, exceptionnellement pour la wilaya, est devenu un «rural aggloméré» devant servir à l'absorption de l'habitat précaire et, en priorité, à l'éradication de ce bidonville jouxtant Haï Sellaga et qui, depuis les années 1980, défigurait la partie nord-est de la ville. Le wali a tenu à préciser que c'est une opération de salubrité publique «puisque même les «zriba» (enclos pour ovins) des alentours ont été éradiquées». Par ailleurs, ajoute-t-il, «cette période a été sciemment retenue puisque programmée après l'examen du Bac et le début des grandes vacances pour ne pas perturber les enfants scolarisés». Pour éradiquer définitivement le désormais ex-bidonville de triste nom, un camp de toile a été dressé à proximité de Tindouf-Lotfi pour abriter temporairement les 110 familles disposant d'une décision d'aide rurale depuis 3 ou 4 ans et dont les habitations ne sont pas encore achevées. Leur réalisation, qui était auparavant confiée à l'agence foncière, a connu une certaine lourdeur occasionnant ce retard. Dorénavant, chacun bénéficiaire de cette aide choisira lui-même l'entreprise de réalisation ou réalisera en auto-construction, explique le wali en déclarant : «je dois veiller à ce que l'argent de l'Etat (700 000 DA en 3 tranches) soit consommé de visu sur le terrain». On a appris également que des décisions ont été remises à 121 familles et que 281 autres occupants du bidonville ne disposent d'aucun document. Ces derniers ont été recensés et vont être «tamisés» à travers le fichier national. «S'il s'avère qu'ils ne disposent pas de logements et qu'ils n'ont bénéficié d'aucune aide, la wilaya les prendra en charge», dira le wali. Selon un des vices P/APW, assurant l'intérim, l'opération qui faisait craindre une réaction de contestation, s'est finalement bien déroulée grâce à la contribution de tous les services impliqués et le bidonville «qui faisait peur a été gommé».