Problématique n La frêle autorité irakienne compte récupérer la gestion des prisons, élément de souveraineté. Les Américains ne l'entendent pas de cette oreille. «Nous ne transférerons pas aux Irakiens des centres de détention ni des prisonniers tant que les critères que nous avons définis et que nous utilisons actuellement ne seront pas respectés», a expliqué le général John Gardner, responsable des centres de détention militaires américains en Irak, interrogé par le NYT. Deux opérations d'inspection menées par des Irakiens accompagnés d'Américains dans des centres de détention en Irak ont récemment permis de découvrir un grand nombre de prisonniers maltraités. Dans les prisons gérées par les Américains en Irak, on compte 14 055 détenus soit 20% de plus que ne le permettent les capacités. Les Etats-Unis sont censés confier les prisons qu'ils gèrent en Irak aux autorités locales en 2006, mais selon de hauts responsables militaires américains, la passation ne pourra se faire qu'en 2007, indique le rapport. Par ailleurs, la question des otages est revenue sur le devant de la scène en Irak avec l'ultimatum des ravisseurs de Mahmoud Salmane Saïdat, chauffeur de l'ambassade de Jordanie à Bagdad, enlevé le 20 décembre, qui ont donné trois jours à Amman pour libérer une Irakienne qui avait tenté de se faire exploser dans un hôtel de la capitale en novembre, selon une vidéo diffusée par la télévision Al-Arabiya. «La position de la Jordanie face au terrorisme est connue, nous ne céderons pas aux pressions, actions ou demandes des terroristes», a répondu le porte-parole du gouvernement jordanien Nasser Jawdeh. A signaler que des journaux irakiens ont publié, hier, un appel à la libération de quatre otages occidentaux (deux Canadiens, un Américain et un Anglais), membres de l'ONG chrétienne Christian Peacemaker Teams (CPT). Leurs ravisseurs avaient menacé de les exécuter si tous les prisonniers en Irak n'étaient pas libérés à la date du 10 décembre, mais ce groupe, les «Brigades des Epées du droit», ne s'est pas manifesté depuis. Aucune nouvelle information n'a été annoncée concernant le sort de six Soudanais, dont un diplomate, enlevés le 23 décembre à Bagdad, ou de l'ingénieur français Bernard Planche, enlevé le 5 décembre.