Les émeutes ayant eu lieu après l'affichage de la liste des bénéficaires de logements sociaux à Ain S'mara, se sont poursuivies pour la seconde journée hier. Des dizaines de manifestants ont investi la rue pour fermer la route principale de la ville, ce qui a provoqué des échauffourées avec les services de l'ordre. L'on apprend que 18 contestataires ont été arrêtés, selon les témoignages de leurs familles rencontrées hier à Ain S'mara, suite à un sit-in organisé à l'entrée de la commune. Certains parlent même de manifestants tabassés par les éléments des brigades anti-émeutes. Les familles de ces derniers et d'autres exclus ont réclamé l'annulation pure et simple de la liste publiée avant-hier. Elle «comporte les noms des proches du maire et de chef de daïra, il y a un grand trafic et, pour preuve, la fonction de tous les bénéficiaires affichés dans un quotidien arabophone est erronée car il ne s'agit pas de travailleurs de la santé publique», ont affirmé des protestataires. Selon ces derniers, il n'y a aucune transparence dans l'élaboration de cette liste. « La commission d'attribution de logements n'a fait que favoriser les proches et les amis du maire et de sa famille», ont-il déclaré. Dimanche à l'aube, trois jeunes âgés entre 29 et 30 ans, ont décidé d'entamer une grève de la faim devant le siège de la mairie pour revendiquer leur droit au logement. Plusieurs autres ont exprimé leur déception après l'affichage de cette liste, alors qu'ils affirment ouvrir droit à un quota, aussi réduit fut-il. Ils ont été exclus parce qu'ils sont célibataires. Dans une lettre remise à notre bureau, un groupe de célibataires interpelle les autorités afin d'intervenir pour les aider à sortir d'une situation presque désespérée en appliquant les textes du décret exécutif 08/142, et notamment les articles 11, 15 et 37. «Nous ne comprenons pas pourquoi ce même texte a été appliqué dans d'autres wilayas, mais il a été complètement ignoré dans la commune de Aïn S'mara ? » s'interrogent-ils.