Un climat de morosité pèse sur le marché des assurances en Algérie. L'espoir de voir naître des filiales spécialisées en assurance vie prend l'eau depuis notamment la décision prise à l'encontre des assureurs d'augmenter le capital social. Le délai étant expiré, les compagnies d'assurances ont suspendu l'activité d'assurance de personnes qui implique l'assurance voyage, après que le ministère ait refusé la demande de proroger les délais. Les pertes dues à la suspension des prestations d'assurance de personnes, y compris l'assurance «voyage» pourraient être pesantes. Cette police d'assurance génère annuellement des gains estimés à 6 milliards de dinars, selon les estimations des assureurs. Si l'on se réfère aux dernières statistiques du Conseil national des assurances, relatives à l'évolution du chiffre d'affaires du secteur, il est clairement indiqué que les hausses les plus importantes ont été enregistrées pour les assurances de personnes ainsi que les assurances agricoles. Les taux de croissance ont été respectivement de 22% et 15%. Partenariat avec des groupes étrangers Les bénéfices encaissés par l'assurance de personnes, regroupant les assurances «accidents corporels», «vie» et «voyage», ont été estimés à plus de 5 milliards de dinars. Bien que des assureurs publics aient réussi à mettre sur pied des filiales spécialisées dans l'assurance de personnes, la commercialisation de cette police semble être tributaire d'un agrément en attente dans les tiroirs du ministère de tutelle, avons-nous appris hier auprès de certains assureurs. Pour l'heure, trois filiales spécialisées dans l'assurance des personnes ont été annoncées. Ces filiales ont vu le jour grâce à un partenariat avec des groupes étrangers. Il s'agit de la Société d'assurance, de prévoyance et de santé (SAPS), Taamine Life Assurance (TALA), tandis que la troisième a été créée grâce à une joint venture entre la CNMA et Salama Assurances-Algérie. La SAPS est la première compagnie d'assurances de personnes à être implantée sur le marché algérien. Elle a été créée en partenariat entre le groupe français Macif, la SAA, la BDL et la BADR. La SAPS avait obtenu, le 10 mars dernier, l'agrément pour son fonctionnement auprès du ministère des Finances. La seconde filiale d'assurance de personnes est TALA (Taamine Life Assurance). Celle-ci est née dans le giron de la Compagnie algérienne d'assurances transports (CAAT). La troisième filiale d'assurance des personnes est une société mixte créée par la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et la compagnie Salama Assurances-Algérie. Bien qu'elles soient agréées par le ministère des Finances, ces filiales sont en attente d'un agrément de commercialisation de cette police d'assurance. Réunis en assemblée générale le 2 juin dernier, les assureurs ont demandé au département de Karim Djoudi un sursis de 2 à 3 années, voire même de 6 mois en minima, afin de concrétiser le projet de séparation de l'assurance vie de l'assurance dommages. Laquelle requête a été rejetée immédiatement par le ministère des Finances qui se refuse à toute offre.