Les enseignants contestataires ont été exclus de l'intégration collective de 18 000 éléments en mars dernier. Quelques dizaines d'enseignants contractuels et intérimaires ont organisé, hier, un nouveau rassemblement devant la maison de la presse Tahar Djaout, place du 1er Mai, à Alger, pour réclamer leur intégration au corps enseignant. Ils sont au nombre de 4000 dans ce cas au niveau national. «Nous organisons cette nouvelle action de contestation pour exiger comme toujours l'intégration», a déclaré un enseignant de Tizi Ouzou. Et d'ajouter : «Dernièrement, le ministre de l'Education nationale a déclaré à l'APN que la quasi-totalité des enseignants contractuels seront intégrés en septembre prochain. Jusqu'à maintenant, aucune explication ne nous a été fournie dans ce sens. On en a assez des fausses promesses. Nous voulons du concret.» Les contestataires se disent «lésés par les responsables de recrutement dans le secteur». Bien qu'ils aient exercé durant plusieurs années dans les trois paliers de l'éducation nationale en tant qu'intérimaires et contractuels, ces enseignants ont été exclus de l'intégration collective de 18 000 éléments en mars dernier. Le motif évoqué par la tutelle serait qu'«ils étaient au chômage lors de l'annonce du décret». Les protestataires, comptant passer la nuit à la belle étoile, persistent dans leur refus de se soumettre au seul et unique moyen exigé par la tutelle pour avoir un poste titulaire, en l'occurrence le concours de recrutement. Les enseignants au chômage s'acharnent contre ce concours et le qualifient de «ridicule» et «injuste». «J'ai travaillé 4 ans au CEM. J'ai passé le concours en janvier dernier. J'ai eu l'écrit mais pas l'oral. J'ai demandé à mon examinateur pourquoi il ne m'a pas posé des questions sur ma spécialité qui est l'anglais, il m'a répondu qu'il voulait seulement tester ma façon de parler ! C'est ridicule», a lâché Nadir, 27 ans, enseignant à Oum El Bouagui. De son côté, Djalal, 34 ans, dénonce : «J'ai exercé dans les trois paliers depuis 5 ans dans la wilaya d'Oran. Je n'ai jamais pu avoir le concours. C'est que la manière de passer ce concours pose problème.» Et à Rachdi Hamid, père de 4 enfants, de discréditer une fois de plus le concours de recrutement : «Je suis enseignant contractuel depuis 1995. Mon dernier contrat a expiré le 28 mai dernier. A chaque fois c'est la même histoire, je dois patienter pour savoir si j'aurais un autre contrat pour occuper un poste vacant temporairement. J'ai passé vainement le concours de recrutement à maintes reprises. Les adeptes du népotisme ne nous laissent aucune chance. C'est injuste !» Pour sa part, Nora, 25 ans, se demande : «Quels sont les critères pour réussir ce concours et donc avoir un poste de travail digne et songer à l'avenir ?» «Y'en a pas !», ont répondu ses collègues. Et d'ajouter : «Dans pratiquement toutes les wilayas du pays, il y a deux conditions pour être recruté : connaître un responsable et/ou verser des pots-de-vin.»