Les 229 travailleurs de l'entreprise des travaux de bâtiments touchés par la décision de dépermanisation et licenciés malgré le nouveau contrat qui les lie à cette entreprise n'ont pas fini de « trimer » pour obtenir leur réintégration. Alors que celle-ci reste problématique malgré un jugement rendu par le tribunal de Bouira en faveur des 229 travailleurs licenciés, infirmé par la cour mais confirmé par la cour suprême, voilà que leurs représentants décident de faire appel à un autre avocat pour demander des indemnisations depuis la rupture du contrat par l'entreprise en 1998. Cet avocat aurait exigé un million et demi de chaque travailleur pour ses honoraires et celui de l'huissier, selon un groupe de travailleurs qui s'est présenté à notre bureau hier. Ces dernier nous diront que la collecte de fonds auprès des travailleurs aurait abouti déjà à la coquette somme de 120 millions ! Pour sa part, l'huissier chargé de la notification aurait, selon nos interlocuteurs, palpé 8 millions sur cette somme. Et ce n'est qu'un début lorsqu'il faudra notifier l'autre jugement, car selon les dires de nos interlocuteurs, l'avocat chargé de cette affaire aurait promis à ses clients la réintégration plus 50 millions d'indémnisation pour chacun d'entre eux. Comment est-ce possible quand le premier jugement ordonnant la réintégration des travailleurs licenciés n'a pu être appliqué à la satisfaction de ces derniers ? Et puis, est-ce normal qu'un jugement collectif notifié en tant que tel puisse exiger des honoraires de chacun des travailleurs ? Est-ce à l'avocat de se charger du versement de ces honoraires sur les fonds qu'il détient ? Contacté au début de cette affaire par téléphone, l'avocat en question reconnaît avoir touché certains premiers versements pour les honoraires de l'huissier.Mais toutes nos tentatives sont restées vaines pour joindre l'huissier chargé de la notification du jugement de réintégration (deux visites à son bureau, coups de fil et un écrit laissé à son intention) et pour apprendre un peu plus sur cette procédure qui exige 8 millions pour la notification d'un jugement collectif ! Les 7 travailleurs qui se sont désolidarisés du groupe ne sont pas mieux lotis, puisqu'il a fallu justifier leur retrait par un acte notarié qui leur a permis de retirer une copie du jugement et un PV de notification à titre individuel afin de pouvoir constituer chacun de son côté un avocat. Apprenant que l'ETB qui connaît des difficultés figure sur la liste des 48 entreprises privatisables, parue dans un quotidien francophone, on leur a conseillé de faire opposition par voie de presse. Pressés comme un citron, les 229 travailleurs n'en peuvent plus.