Bordj Menaïel, Legata, Baghlia A Boumerdès, l'été est chaud. Le retour de la paix n'est visiblement pas pour demain dans cette région qui accuse un énorme retard en matière de développement. Si le redéploiement des forces de l'ANP et le renforcement des mesures de sécurité aux alentours des centres urbains a, certes, réduit de la force de nuisance des groupes armés qui infestent les maquis de la région, les récentes attaques qui ont causé la mort de trois militaires, un policier, un élément des GLD et un civil (voir infographie) démontrent que la guerre contre l'hydre islamiste est loin d'être gagnée dans cette partie du pays. A Bouira aussi, se déplacer sans crainte, quand on veut et où on veut peut même s'avérer… impossible ! Depuis les années 1990, tout a changé. Les villes ressemblent à des douars abandonnés et les gens n'osent pas sortir la nuit. Pas de sortie non plus le week-end. Les zones touristiques restent désertes. Depuis le début de cet été, marqué par plusieurs attentats kamikazes, les habitants hésitent à se promener. Rares sont les familles qui sortent le soir pour se rafraîchir après de longues journées caniculaires. À Tikjda, malgré la présence de l'armée, il est déconseillé de s'éloigner dans la montagne, même si certains s'aventurent dans des randonnées. Certaines sources expliquent le regain d'activité terroriste par la guerre de leadership et les luttes intestines qui rongent l'organisation de Droukdel après l'élimination de certains de ses chefs, à l'instar de l'émir de la katibat El Arkam, Habib Mourad alias Nouh, abattu avec l'un de ses acolytes en décembre 2010 à Aïn El Hamra. Ou encore l'émir de la sériat El Qods (Bordj Menaïel, Bouher Mourad alias Abou Tourab, tombé entre les mains des services de sécurité en mars dernier). La promotion de nouveaux responsables à la tête de ces phalanges se fait vraisemblablement en fonction du palmarès et du nombre dactes meurtriers commis dans le périmètre d'action délimité par l'organigramme de l'ex-GSPC. Certains observateurs indiquent que la lutte pour la succession et la direction des groupuscules terroristes, devenues source de richesse, a été souvent très rude en raison des avantages dont jouissent les émirs.