Le mois du jeûne a de tout temps été particulièrement sujet à un accroissement inquiétant de vols et de violences. Comme chaque année, le nombre des victimes d'agressions et de coups et blessures volontaires connaît une nette augmentation malgré les dispositifs de sécurité déployés par les services concernés. Durant les deux premiers jours de ce mois, une centaine de personnes ont été blessées par armes blanches dans des agressions suivies de vol ou dans des disputes, entre voisins, dans les marchés et dans les bus. La plupart des personnes admises ont été victimes d'agression suivie de vol. La majorité des ces victimes ont été admises au niveau du service des urgences médico-chirurgicales du centre hospitalo-universitaire d'Oran. Certaines parmi elles ont nécessité des interventions chirurgicales. Les bilans sont lourds, la ville d'Oran vit un changement brutal. En effet, en quelque 48 heures de service, le personnel de la médecine légale du CHU d'Oran et celui de l'établissement hospitalo-universitaire de l'USTO ont recensé près d'une centaine de personnes victimes d'agressions à l'arme blanche. Dégradation des valeurs sociales Rien que pour ces deux journées, au moins une soixantaine de jeunes se sont présentés auprès de ces services aux fins de se faire délivrer les documents leur permettant de passer aux dépôts de plaintes contre leurs assaillants. Même si, en dehors du mois de Ramadan, Oran ne vit pas à l'abri des agressions et autres formes de délinquance et de violence, le mois du jeûne a de tout temps été particulièrement sujet à un accroissement inquiétant de vols et de violences. Là encore, les raisons avancées sont, semble-t-il, d'ordre social. La dégradation des valeurs sociales, la misère et la pauvreté sont à leur comble. La plupart des victimes ont été agressées dans les quartiers chauds de la ville à l'exemple de M'dina J'dida, Haï Nasr (ex-Derb) et Haï Yaghmoracen (ex-St Pierre). Les agresseurs activent avant la rupture du jeûne, lorsque les rues sont presque vides et la circulation au ralenti. Les marchés, les lieux isolés, peu lumineux et moins sécurisés, constituent les lieux de regroupements des gangs qui sèment la terreur.