La clinique Erriad, établissement spécialisé en chirurgie cardiovasculaire, sise à la cité Benchicou est en ébullition. Les praticiens de la santé publique qui ont entamé dimanche dernier, leur mouvement de débrayage exigent le départ de son directeur « condition sine qua non pour que le dispensaire retrouve sa sérénité. » Le premier responsable s'est disculpé, lors d'un point de presse tenu, hier, dans l'enceinte de l'établissement hospitalier, de toute « entrave à la bonne marche de son établissement et considère que ce sont les patients qui sont pris en otages. » A une question sur « les reproches » des praticiens de la santé publique à son encontre, notamment sur les « agissements péjoratifs » à leur égard, Abdelmadjid Boultif, directeur de l'EHS, a souligné qu'il attendait toujours les preuves de leurs assertions et qu'il était même « en mesure de leur retourner le « compliment » parce que lui-même « ayant subi l'ire de (ses) vis-à-vis sans broncher ». Questionné sur les « dépassements de (ses) prérogatives transgressant l'autorité médicale », le gestionnaire d'Erriad a tenu à nous signaler qu'il n'a jamais été saisi sur un seul cas spécifique. Les soi-disant réprimandes sur une quelconque ingérence de ma part dans la sphère des décisions du staff médical ne sont guère fondées, car ces dernières relèvent des propres prérogatives des médecins. Je considère cela comme de la mauvaise foi. Si maintenant le fait de veiller à l'assurance d'une garde, la notification des retards exagérés à un médecin qui prend à la légère sa mission de service public, la traque des abandons de poste ou encore d'avoir un simple droit de regard sur la bonne marche de la clinique, est un dépassement, alors oui je persiste et je signe. Dans ce domaine, je n'ai rien inventé, les statuts de notre administration sont là pour veiller au grain. Il a, en outre, reproché aux praticiens cette manie de se sentir à chaque fois persécutés. M.Boultif a précisé que le conflit était latent depuis un nombre d'années et que si on lui reproche de « passer le budget de fonctionnement à la loupe et au microscope réunis » cela relève tout simplement du registre de la gestion des deniers publics, qui elle-même dépend d'un contrôle sans complaisance de la part des pouvoirs publics. Néanmoins, tient-il à ajouter, il convient « d'améliorer les conditions matérielles de la garde » par la mise en place de la climatisation des chambres, de réfrigirateurs et d'une antenne parabolique. Quant aux primes de rendement et d'intéressement elles ont été honorées « jusqu'au dernier centime ». Même le règlement à la caisse des indemnités relatives aux gardes consommées a fait l'objet d'arrangement avec les deux syndicats « avant que les concernés ne se rétractent ». A la fin, le directeur nous a affirmé que s'il devait partir, ce ne serait « jamais sous la pression que si j'ai failli, c'est à la tutelle de me démettre. »