Décidément, rien ne va plus à l'établissement hospitalier de la cité Erriad, spécialisé dans la chirurgie cardiovasculaire. Le bras de fer opposant depuis juin dernier le directeur de la clinique aux médecins et aux chirurgiens a pris les tournures tant redoutées. Le litige qui divise les deux protagonistes est à l'origine d'une situation inextricable dans laquelle chaque partie campe fermement sur sa position. Ainsi, les médecins qui réclamaient depuis trois mois le départ du directeur sont passés à l'acte en déclenchant, samedi, un mouvement de protestation à l'intérieur de l'établissement. Dans une lettre adressée au ministre de la Santé, et dont nous avons reçu une copie, le collectif des médecins annonce le préavis de grève tout en précisant que « malgré la réunion tenue le 27 juillet 2004 avec la commission d'enquête ministérielle qui a été dépêchée par le ministre, aucune suite n'a été donnée à notre doléance concernant le départ du directeur de l'EHS Erriad ». Le collectif finit par conclure que conformément au procès-verbal de l'assemblée générale du 12 juillet 2004, il se trouve dans l'obligation de déposer un préavis de grève qui prend effet à compter du 4 septembre. Pour justifier leur action, les praticiens de la clinique cardiovasculaire Erriad avancent une série d'accusations à l'encontre du directeur, citant son manque de respect à la corporation médicochirurgicale, son refus de tout dialogue avec la représentante des médecins auprès de la direction, le dépassement de ses prérogatives transgressant l'autorité médicale, le non-respect de ses propres engagements tenus lors des différentes réunions de travail et le non-aboutissement de toutes les réunions tenues en présence du président du conseil médical, le directeur de la santé et le président du conseil administratif. Contacté M. Boultif, directeur de l'établissement, réaffirme que la cause réelle du conflit réside essentiellement dans la rigueur de gestion des finances de l'établissement qu'il mène depuis son installation et qui, selon lui, ne semble guère plaire à certains. Au sujet des accusations portées à l'encontre de sa personne, M. Boultif affirme qu'il convient à ses détracteurs d'apporter les preuves à leurs allégations, et promet de fournir les éclaircissements nécessaires dans une conférence de presse qu'il compte tenir aujourd'hui.