Les redresseurs ne baissent pas les bras et ne comptent pas revenir sur leur démarche pour destituer l'actuelle direction du FLN. Dans un communiqué rendu public hier, les redresseurs ont appelé la base militante à poursuivre son combat et à «faire entendre sa voix revendiquant l'assainissement du parti et la réintégration de ses véritables et authentiques enfants», lit-on dans un communiqué signé par Salah Goudjil. Pour eux, Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, est le seul responsable de la dégradation de la situation au parti, des dépassements commis et du non-respect des règlements intérieurs de cette formation. «Notre rôle est d'alerter sur les dépassements, mais c'est le SG qui a les prérogatives et les moyens pour mettre fin aux dépassements et protéger le parti». Les redresseurs estiment que le fait que Belkhadem ait rejeté les propositions qu'ils avaient formulées pour mettre fin à la crise aiguë que connaît le parti est une «autre erreur qui vient s'ajouter à celles commises par le passé». Les meneurs du mouvement de redressement au FLN né en janvier 2011 ont apporté une réponse virulente aux propos tenus par Belkhadem, à l'occasion de la tenue, le 29 janvier dernier, de la session extraordinaire du comité central du parti. Ils ont dénoncé «son attitude et ses propos irresponsables et anarchiques, son double langage et ses fausses promesses qui ne font pas honneur au parti.» Ils ont tenu à rappeler les arguments à l'origine de la naissance de ce mouvement. Les redresseurs rappellent, dans le document, les dépassements commis lors du dernier congrès du parti. Ils affirment que les structures du parti, notamment sa direction, ne sont pas légitimes étant donné que «c'est le SG avec quatre membres étrangers à la commission des candidatures du 9e congrès qui ont désigné ses membres. Cette commission n'a d'ailleurs jamais siégé pour étudier les dossiers des postulants», lit-on dans le même texte. Les redresseurs soulignent que le seul point de divergence en suspens après le tête-à-tête Belkhadem-Goudjil est la participation de ce mouvement à la session du comité central en dépit de l'insistance du SG sur cette présence. «Nous avons refusé car cette instance n'a pas encore été assainie». Les redresseurs affirment qu'ils détiennent un projet de société et un programme politique inspiré de l'appel du 1er novembre 1954 et du règlement intérieur du parti. Ils accusent Belkhadem d'«exclure les moudjahidine et les enfants de chouhada en dépit de leur qualité de membres du conseil national pour vider le parti des véritables militants et pouvoir l'utiliser pour se porter candidat lors des prochaines élections présidentielles». A propos des propositions formulées par le FLN pour les réformes politiques, les redresseurs soulignent que la session extraordinaire du comité central du FLN n'a en aucun cas abordé les deux points relatifs à la durée du mandat présidentiel et la nature du régime pour permettre à la direction d'exprimer sa position, contrairement à ce qui a été avancé par Belkhadem lors de sa rencontre avec Abdelkader Bensalah, président de la commission des réformes politiques.