L'évacuation, hier matin, des 16 familles habitant le quartier La Tonerie dans la commune de Kouba ne s'est pas déroulée sans accroc. L'opération qui a nécessité la réquisition de plusieurs camions et la présence remarquée d'agents de sécurité et des services de l'Epic Asrout a été chapeautée par le wali délégué de Hussein Dey, M. Boucetta. Les résidants visiblement remontés n'ont pas facilité la tâche des agents de l'Etat venus en nombre. « Nous ne sommes pas contre l'opération de relogement mais ce qui nous intrigue, c'est le fait d'être évacués à Souidania, dans des F2 exigus, alors que nous avons passé toute notre vie ici », soutient ce père de famille qui se dit locataire depuis pas moins de 40 ans. Et à une autre dame de contester : « Les logements de Souidania, qui nous sont affectés, n'ont pas été habités depuis cinq ans On y est bombardé sans coup férir alors que des sites plus proches à Meqaria, Beni Messous auraient été plus appropriés. En plus, nous avons des enfants scolarisés dans les environs à qui on fait subir impunément un déchirement. » « Le non-respect des procédures régissant les opérations d'expropriation » est l'autre grief retenu par les protestataires. La non-présence sur les lieux des services de l'Apc de Kouba dont relève la localité n'a pas été appréciée. « Un agent de la wilaya délégué est venu, samedi dernier, nous faire part de la liste des bénéficiaires sans que nous soyons avertis au préalable au moins six mois avant l'évacuation », ajoutent ces familles. « L'opération de relogement s'inscrit dans le cadre du réaménagement global de la zone du Hamma. Elle n'est qu'à son début et touchera tout le périmètre », annonce le wali délégué, M.Boucetta en évitant de s'expliquer amplement sur les modalités de l'expropriation. Une action en référé administratif est engagée par les locataires. Ceux-ci contestent l'opération qui leur semble être en infraction avec la réglementation relative à l'expropriation pour utilité publique. Par ailleurs, il est à noter que pas moins de huit jeunes ont été embarqués par les CRS pour avoir outrepassé l'ordre.