Les autorités locales se sont engagées à prendre en charge les doléances des habitants sans pour autant passer à l'acte. Les habitants de l'agglomération périphérique Targa Ouzemour, qui abrite l'université de Béjaïa, souffrent d'un cadre de vie des plus précaires. L'association locale, Assirem, ne cesse depuis plusieurs années de dénoncer ce qu'elle considère être comme «une attitude de mépris qu'affichent l'APC et certaines directions de la Wilaya». Deux griefs et non des moindres sont retenus contre ces autorités locales : Elles ne tiennent pas leurs engagements à satisfaire des doléances légitimes. Et plus grave, elles ne réagissent aucunement à l'expression pacifique quand elle est employée comme mode de revendication. Pourtant, les habitants ne réclament pas plus que des petits projets indispensables à une vie descente. Un centre de soins, un plus grand château d'eau, collecte des déchets ménagers, extension de l'éclairage public, aménagement et revêtement des pistes, drainage des eaux pluviales, pose de conduites d'assainissement et canalisation de l'oued Tala Oumyal. La population demande également l'électrification des habitations de la cité Matoub et le renforcement des dessertes de transport. Est aussi réclamé le confortement du mur de clôture de la résidence universitaire et celui de l'école Taghzouit qui menacent de s'effondrer. L'association veut dénoncer la passivité de deux instances. D'abord l'exécutif communal et les directions de wilaya en charge de l'urbanisme, de l'hydraulique et du transport, ensuite. Toutes ces autorités locales se sont engagées à prendre en charge les doléances des habitants sans pour autant passer à l'acte. Lors d'une réunion tenue le 8 juin 2010, le chef de Daïra, le président d'APC de Béjaïa et les représentants des directions de wilaya de l'urbanisme, de l'hydraulique et de l'office national de l'assainissement se sont engagés à ordonner le lancement des travaux, chacun dans son secteur respectif. 2 août 2009. Les habitants observent une marche pour se faire entendre. Mais les pouvoirs publics ne prêtent aucune oreille attentive. 16 avril 2010. Las d'attendre, les habitants décident d'observer une autre marche et de fermer le siège de l'APC. Fin 2010. L'association qui avait brandi le spectre de recourir à ces actions de rue prévues le 10 janvier dernier, gèle le mouvement de protestation. Un geste d'apaisement faisant suite à un engagement écrit signé par le maire de Béjaïa pour «la tenue d'une réunion prévue le 28 décembre 2010 pour l'examen de l'étude portant sur la modernisation des quartiers Targa Ouzemour». Les autorités locales ont promis de lancer les chantiers «dès l'achèvement des travaux d'un bureau d'étude dépêché sur les lieux». Depuis, les études sont achevées, mais les travaux attendront. Plusieurs lettres ont été adressées par l'association au maire de Béjaïa et au chef de Daïra pour leur faire part de l'intention de la population de recourir une nouvelle fois à des actions musclées si leurs doléances sont restées sans suite.L'association a aussi à maintes fois saisi par écrit le Directeur des transports de la wilaya pour délivrer de nouvelles autorisations d'exploitation des lignes desservant Ighil Ouazoug, Sidi Ahmed, Boulevard Amirouche et Taghzouit. L'association a notamment averti ce responsable de son intention de recourir à un sit-in devant le siège de la wilaya et de procéder au renvoi des transporteurs en activité jusqu'à satisfaction de ses revendications.