Le nouveau pavillon des urgences de l'hôpital Mustapha à Alger, inauguré la semaine dernière en grande pompe par Djamel Ould Abbès et médiatisé par l'ENTV, est ouvert uniquement pour des cas de personnes dont l'état de santé est jugé réellement grave ou comateux. Les évacuations se font toujours vers l'ancien bloc qui a montré ses limites en termes de places et de moyens matériels et humains. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a fait un forcing pour rendre cette nouvelle structure opérationnelle malgré le manque flagrant des effectifs, en l'occurrence les paramédicaux. L'ancien bloc ne désemplit pas, surtout en ce mois de Ramadhan, de jour et de nuit. De nombreux cas de blessés, de personnes souffrant de problèmes digestifs et autres urgences médicales sont encore admis au niveau de ce bloc. Une virée dans cet établissement, hier, nous a permis de constater que le nouveau pavillon ne reçoit pas directement les évacués d'urgence. «Nos avons seulement quelques malades hospitalisés qui sont en soins intensifs, c'est-à-dire en réanimation», nous explique un agent de sécurité de ce bâtiment de trois étages surmonté d'une enseigne rouge «Pavillon des urgences», situé juste à l'entrée de l'hôpital. A notre arrivée au niveau de l'ancien bloc en préfabriqué, nous avons constaté qu'il était effectivement toujours ouvert pour accueillir des malades. La salle d'attente était bondée. «Le service accueille toujours les cas d'urgence et assure même l'hospitalisation. Les malades en réanimation sont admis dans le nouveau bloc après le déchoquage», nous explique un infirmier. Pour de plus amples informations, nous nous sommes rapprochés du directeur de l'établissement, M. Chaouch, qui affirme que le nouveau bloc ne reçoit que les cas gravement atteints. Il a tenu à expliquer que cette nouvelle structure «n'assure pas la consultation mais les urgences», comme cela a été dit également par Djamel Ould Abbès le jour de l'inauguration. «Les malades sont directement évacués vers l'ancien PU qui est désormais un centre de tri. On ne peut pas traiter de la même manière une rage de dents et un infarctus du myocarde», a-t-il souligné. Et de préciser que le service des urgences fait face à d'énormes problèmes de sécurité. Les malades sont souvent accompagnés par plusieurs membres de la famille qui sont très agressifs envers le personnel médical. Ce qui pose un sérieux problème dans la prise en charge du nombre important de malades reçus au PU. A notre question de savoir pourquoi le nouveau PU, ouvert normalement pour les urgences, ne reçoit pas directement les patients, M. Chaouch a estimé que la majorité des urgences prises en charge sont minimes. «Les comas diabétiques, les accidents vasculaires cérébraux ou les infarctus détectés en consultation dans l'ancien pavillon sont normalement évacués vers le nouveau pour des soins intensifs et une meilleure prise en charge est assurée», a-t-il ajouté. C'est donc devenu un centre de réanimation et non des urgences. Il a tenu à souligner que «le nouveau pavillon est doté de trois salles opérationnelles pour recevoir les polytraumatisés graves. Nous avons réceptionné 60 lits supplémentaires avec le même effectif affecté aux urgences. Le bloc opératoire est également prêt en attendant les affectations des nouvelles recrues paramédicales». Un bloc qui ne peut donc être opérationnel H24 que d'ici les mois prochains, une fois que les affectations d'un personnel spécialisé seront effectives.