Les spécialistes estiment que la tutelle doit revoir le statut du SAMU, lequel doit être revalorisé aussi bien sur le plan juridique que logistique. Opérationnel depuis 1995, le service d'aide médicale d'urgence (SAMU) de la wilaya de Constantine effectue en moyenne de 15 à 20 interventions quotidiennement. C'est ce qu'a confirmé le professeur Achour, chef de la seule unité existante à Constantine. Selon notre interlocuteur, le service assure les interventions primaires (soins d'urgence apportés aux souffrants à leur domicile, en cas d'un malaise aigu, et leur transfert vers les différents structures hospitalières de la wilaya) et les interventions secondaires inter structurelles. Actuellement, le CHU Benbadis abrite le SAMU qui est doté d'une salle de déchoquage de trois lits dotée de l'appareillage nécessaire, de box pour les cas compliqués, d'une salle de réanimation et d'une autre de régulation. En parallèle, les ambulances du SAMU sont équipées d'une source d'oxygène, d'un aspirateur, d'un respirateur, d'un ballon gonflable, d'un matelas «immobilisateur» à dépression (MID), d'un électrochoc, d'une valise médicale, et d'outils d'infirmerie. Le service est assuré par un staff composé d'une vingtaine de médecins urgentistes et d'une trentaine de paramédicaux. «Le SAMU est un service dynamique dont le personnel est chapeauté par de grands professeurs. A présent nous sommes confrontés à un manque d'effectifs en paramédicaux: les étudiants s'intéressent peu à ce métier pénible qui demande beaucoup de dévouement et de responsabilité car on est soumis à l'impératif du délai», dira le professeur Achour. Selon lui, le rattachement du SAMU aux urgences médicales a permis d'opérer aisément, gagner plus de temps et conquérir une certaine confiance auprès des patients. Questionné sur les difficultés rencontrées sur terrain, il nous répondra qu'il a sollicité la mise en œuvre d'une sectorisation car «dans la commune de Constantine qui est totalement embouteillée, nos équipes avec une seule unité, trouvent souvent des difficultés à joindre les malades et les chances se réduisent du moment où le patient habite à Aïn Abid ou à Ibn Ziad». Parmi les inconvénients cités figure celui de l'incompréhension des gens vis-à-vis de la vraie mission d'un SAMU qui doit, d'ailleurs, selon le chef d'unité, apporter l'aide médicale dans les cas délicats, ce qui implique soit une orientation par téléphone soit un déplacement immédiat vers la personne en question. Certains citoyens abusent même du service pour se procurer un certificat médical, obligatoire pour les procédures d'inhumation. Le Professeur Achour nous dit avoir sollicité la tutelle pour revoir le statut du SAMU, car selon lui les risques menaçant la vie des gens prennent de l'ampleur, et ce service doit être revalorisé sur les plans juridique et logistique, et ce pour mieux répondre aux appels de détresse. Pour les interventions effectuées en ce mois sacré, le même responsable a précisé que la situation a tendance à se stabiliser. «Les pathologies sont connues: les hypertensions, les infections cardiovasculaires, la neurologie, les accidents vasculaires cérébrales et les gens sont mieux informés et plus conscients vis-à-vis de leur maladie et leur bien- être», a-t-il conclu.