Les 4000 habitants d'Ighil Boumouren, dans la commune d'Ath Laâziz (nord de Bouira) réclament un médecin pour la salle de soins récemment mise en service dans leur village. Ces villageois souffrent particulièrement du casse-tête que ça leur cause, dès qu'une personne y tombait malade, pour trouver un moyen de transport nécessaire à son évacuation vers un établissement de santé au chef-lieu de wilaya. «Si vous tombez malade à Ighil Boumouren, notamment de nuit, c'est le début de votre calvaire, tant cela vous demanderait un déplacement vers la ville de Bouira, puisque la salle de soins du village n'a pas de médecin». Ahmed, rencontré sur les lieux où il est venu pour se faire une injection, dira que «c'est un privilège, certes, d'avoir une salle de soins pour notre village, mais l'absence d'un médecin, et même d'infirmier, pose un sérieux problème de fonctionnement. Je suis venu pour une injection, sur les 6 que mon médecin traitant m'avait prescrites à partir d'aujourd'hui, mais l'infirmier remplaçant dans cette salle de soins n'est pas là. Il ne sera ici que dimanche prochain, soit la journée devant coïncider avec… la fin de mon traitement médical. A se demander pourquoi ouvrir une telle structure avant de l'avoir équipée ?», déplore Ahmed, désabusé. Par ailleurs, les habitants d'Ibourassen, un autre village de la commune souffrant en matière de santé, n'ont toujours pas reçu d'échos à propos de leur réclamation répétée pour une salle de soins.La santé publique de proximité annoncée par les autorités sanitaires du pays ces dernières années n'a pas connu une concrétisation notable sur le terrain. Les localités rurales demeurent encore mal couvertes par les structures de santé publique, mettant les populations dans une situation fort vulnérable.