L'incursion meurtrière de l'armée israélienne à l'intérieur du territoire égyptien a causé la mort de cinq policiers. En réaction, l'Egypte a rappelé son ambassadeur en Israël, générant une véritable crise entre les deux pays. Notre correspondant, à Ghaza, Fares Chahine, fait état de représailles aveugles de l'armée israélienne contre la population civile. Après une manifestation à laquelle ont participé des milliers de citoyens égyptiens vendredi soir au Caire devant l'ambassade israélienne, au cours de laquelle le drapeau israélien a été brûlé à plusieurs reprises, le gouvernement égyptien a manifesté sa colère, hier matin, contre l'Etat hébreu en rappelant son ambassadeur en Israël. Il a en outre convoqué l'ambassadeur israélien au Caire pour lui demander des explications «en attendant le résultat de l'enquête menée par les autorités israéliennes et en attendant des excuses du gouvernement israélien pour les déclarations hâtives et regrettables formulées à l'encontre de certains dirigeants israéliens qui manquaient de sagesse et de prudence». Des responsables israéliens avaient accusé l'Egypte d'être incapable de contrôler la péninsule du Sinaï, par laquelle ils ont dit que les hommes armés ayant commis le triple attentat d'Eilat se sont infiltrés. Les décisions du gouvernement égyptien ont été prises après une réunion de crise qui a duré 4 heures. Les décisions ont été annoncées à la télévision et sur le site du gouvernement. Le ton a bien changé depuis la chute du pouvoir de l'ancien président Hosni Moubarak, qui n'a pas levé le doigt pour venir en aide aux Palestiniens lors de la guerre israélienne de l'hiver 2008-2009. L'ambassadeur égyptien dans les territoires palestiniens, Yasser Othman, a annoncé, hier, que son pays et Israël sont arrivés à un accord de principe pour un retour au calme, selon lequel Israël arrêtera son escalade contre la bande de Ghaza et les résistants cesseront les tirs de roquettes contre l'Etat hébreu.