Les citoyens font face quotidiennement à des comportements malsains et souvent cupides, alors que les services de la direction des transports observent toujours le wait and see. La question est désormais sur toutes les lèvres des usagers des transports en commun à Constantine. Depuis la mise en application du nouveau plan de circulation, suite à la fermeture du pont Sidi Rached, de nombreux chauffeurs de taxi ont décidé d'imposer leur propre loi, faisant fi de celles de la République, en augmentant les tarifs d'une manière brusque, unilatérale et exagérée. Après les taximans de Sidi Mabrouk qui ont aligné des tarifs exubérants, ceux d'El Khroub et de la nouvelle ville Ali Mendjeli n'ont pas tardé à prendre le relais, en affichant des prix dépassant l'entendement, avec en plus la condition de ne se déplacer que pour une course. «C'est à prendre ou à laisser», dira un chauffeur de taxi, assurant la ligne d'El Khroub, à des dames devant la station de l'avenue Rahmani Achour. «J'ai du attendre plus de deux heures dans l'attente d'un taxi en direction d'El Khroub, mais personne ne veut prendre des passagers à la place, en plus il nous impose une course à 300 dinars, ce qui est inacceptable», dira une femme enceinte, affirmant que plusieurs usagers ont refusé de se laisser faire, même si certains ont accepté non sans amertume. Le plus ridicule a été le comportement des chauffeurs de taxi desservant la nouvelle ville Ali Mendjeli qui ont imposé un tarif de 400 DA la course. Certains parmi ces derniers ont expliqué cette mesure par les pertes de temps et les longues attentes auxquelles ils font face dans les longs embouteillages sur la route. «Pourtant, ces chauffeurs de taxi ne sont guère concernés ni par la fermeture du pont Sidi Rached ni par les embouteillages puisqu'ils empruntent directement l'autoroute en direction d'El Khroub et Ali Mendjeli», déplore un autre passager. Face à cette situation cauchemardesque, les citoyens n'ont pas trouvé d'autres solutions que de recourir aux services des fraudeurs qui acceptent de prendre des usagers avec des tarifs raisonnables et sans exiger le déplacement à la course. Cette anarchie, qui dure depuis la dernière semaine du mois de Ramadhan, semble échapper au syndicat des chauffeurs de taxi, dont les responsables ont affiché clairement leur impuissance après les multiples appels lancés en direction de la corporation qui a été priée de respecter les anciens tarifs dans l'attente de la réunion d'une commission technique au sein de la direction des transports. «Malheureusement, en dépit de tous les efforts que nous avons déployés, nous n'avons reçu aucun écho de la part de la direction concernée qui demeure toujours absente sur le terrain», nous a déclaré Mohamed Mohcen, président de l'union nationale des chauffeurs de taxi de la wilaya (Unact). Rencontré hier lors d'une rencontre d'évaluation du plan de circulation, le représentant de la direction des transports, Azzedine Lifa, a reconnu que cette augmentation des tarifs, décidée unilatéralement par les chauffeurs de taxi, est illégale. Dans ce cas, quelles sont les mesures que la direction compte prendre pour faire face à cette situation ? «Nous ne pouvons agir que sur la base de réclamations émanant des citoyens que nous appelons à agir et déposer des plaintes au niveau des commissariats ou au niveau de la direction ; ils n'ont qu'à prendre le numéro du taxi qui leur propose des tarifs exagérés même en cas de refus de se déplacer et nous sommes prêts à prendre les sanctions qui s'imposent», a conclu le représentant de la direction des transports.