Les travaux s'éternisent dans plusieurs quartiers de la ville l Les habitants rejettent les nouveaux POS. Le cadre de vie pour des centaines d'habitants dans certains quartiers à Draâ Ben Khedda, notamment à la cité Benani (200 logements), ne semble pas près de connaître un répit de la tourmente à laquelle ils sont soumis. Depuis le début de l'année en cours, des chantiers, qui semblent scindés en plusieurs sous-traitants, viennent par intermittence, à des intervalles de temps plus ou moins longs, remuer terre et trottoirs, avec des machines à vacarme, en creusant des tranchées pour des conduites AEP avant de laisser des trous béants et des gravats sur place causant d'énormes nuisances à toute circulation des résidants, notammentles personnes âgées, ainsi qu'aux kyrielles d'enfants dans ce qu'il leur reste comme espaces de jeu. Des habitants se demandent si pour une banale installation de conduite d'eau, faut-il que les chantiers restent éternellement en… chantier, comme c'est le cas à Benani. Cette cité Benani est le quartier le «plus pénalisé» dans la commune de Draâ Ben Khedda, tant il n'a pas bénéficié de grand-chose comme commodité, aires de jeu, par exemple, ou autre, tels que ces stades en mateco et toboggans, à l'instar de certains autres quartiers «plus au moins privilégiés» en la matière, avoue un habitant, membre du comité de ce quartier, en attente de son agrément. «La seule réalisation, chez nous, ajoute-t-il, est la crèche, achevée depuis des années, mais laissée telle une verrue, statique, sans vie, entourée et amochée en plus par de ruelles dégradées et un parking véhicules gardé par des jeunes du quartier mais non aménagé», déplorent d'autres habitants. Bien au contraire, pense Ahcene, la plupart des poches devant servir à l'origine comme aires de jeu et espaces verts, sont en train de susciter des convoitises, dans «l'indifférence» des autorités. L'on ne voudrait pas plus comme preuve, que ce nouveau POS (plan d'occupation du sol) dont on parlait sporadiquement dans le passé avant qu'il ne soit rendu public au mois d'août dernier. Ce nouveau POS a donc été annoncé par la mairie de Draâ Ben Khedda et visant à occuper les poches de terrain, salutaires pour l'intimité entre les bâtiments, tant celles-ci sont destinées à être des aires de jeu et des espaces verts, telles qu'elles sont conçues pour la cité par le réalisateur qu'est l'OPGI (Office de promotion et de gestion immobilière). Ce POS ne vise pas moins qu'à encombrer et étouffer les immeubles avec de nouvelles coopératives immobilières qui ne manqueraient pas de semer de graves problèmes. Certains locataires ou acquéreurs de logements dans cette cité sont en train de payer le prix fort après s'être laissés convaincre par des voisins complices ou bénéficiaires quant à la nécessité d'implanter, en les accolant pratiquement dans certains cas, des coopératives à leurs immeubles. Ces derniers sont aujourd'hui quasiment «phagocytés» par les nouvelles constructions. Conçus en 5 paliers, les immeubles de cette cité, comme ceux du quartier Mancer (400 logements) sont particulièrement menacés par les affairistes de l'immobilier qui ne se limitent pas, convoitise et boulimie obligent, à moins de R+7 ou R+8. Outre ces menaces aux conséquences imprévisibles et vu la promiscuité dans laquelle ils sont contraints de vivre – souvent à plusieurs familles dans un F3, comme les logements de ces cités sont conçus en majorité – les habitants de ces quartiers se mobilisent actuellement en se rendant à l'APC pour y signer leur «opposition quant à toute nouvelle construction» dans leur espace, déjà fortement et impunément rogné par des baraquements de diverses activités commerciales, pendant que des dizaines de stands de plusieurs marchés couverts, réalisés à coup de milliards de dinars sont restés fermés, ou recevant sporadiquement des chantiers interminables de réfection et d'aménagement, après avoir subi d'énormes dégâts provoqués par des tempêtes diverses ou des incendies. Récemment, vers la mi-ramadhan, en une journée de forte canicule, le marché «provisoire» de l'habillement, mitoyen en partie à la voie ferrée, a été partiellement ravagé par un incendie. Des propriétaires de baraques ont vu leurs marchandises et leurs locaux (plus d'une dizaine), conçus en matière plastique ou en zinc, cramés par le feu, échappant même de justesse aux brûlures. Le foyer de feu a été provoqué par des personnes voulant débarrasser par incinération un vaste espace de terre nue de ses immenses herbes folles couvrant sur les deux côtés la voie ferrée et non enlevées cette année comme de coutume par les chantiers de l'APC. Les flammes de l'incendie ayant pris une ampleur démesurée, ont fini par passer au dessus de la voie ferrée et prendre sur les énormes buissons d'herbes sèches en bordure du marché cramant ainsi tout sur leur passage. L'intervention de la protection civile, dont la «lenteur» a été décriée par plus d'un, a fini par vaincre l'énorme incendie. Actuellement, un espace devant ce même marché, sur la voie piétonne de communication entre les zones Sud et Nord de la ville, est occupé par un chantier réalisant des plateformes pour certainement la conception de stands d'un marché couvert appendice, mais sans la moindre indication identificatrice, probablement pour «compenser» les jeunes commerçants victimes de l'incendie. C'est dire qu'à Draâ Ben Khedda, depuis plusieurs années maintenant, l'incertitude gagne du terrain, faute d'animation de rencontres avec les autorités, à l'image de celles qu'organisait dans son temps l'ex chef de la daïra, Saïd Kabli, et que de nombreux citoyens de la localité, notamment du mouvement associatif, regrettent aujourd'hui l'absence de son sens de communication unique.