Lors d'une conférence de presse animée, hier, à l'université des Frères Mentouri de Constantine, le chef du gouvernement a exclu l'éventualité que les travaux de la prochaine bipartite débouchent sur un nouveau relèvement du Salaire national minimum garanti (SNMG). « Il n'y aura pas d'augmentations salariales », a déclaré Ahmed Ouyahia, en réponse à une question en rapport avec la dégradation du pouvoir d'achat des Algériens. Le chef de l'Exécutif a motivé la décision du gouvernement de ne pas rouvrir le dossier des salaires par le fait que le SNMG a connu ces cinq dernières années une augmentation de 58%. Il a ajouté, en guise d'argument, que le taux d'évolution du SNMG a été nettement plus important que celui ayant caractérisé la croissance économique. Si la question des salaires sera donc mise entre parenthèses, le chef du gouvernement a tenu à préciser, toutefois, que la prochaine bipartite aura à traiter des dossiers d'importance pour le monde du travail. Ahmed Ouyahia a, à titre d'exemple, annoncé le traitement des dossiers de la sécurité sociale, de la retraite et de la non-application des décisions de justice. Concernant le projet de statut de la Fonction publique, Ahmed Ouyahia a laissé entendre qu'un accord a été trouvé avec l'UGTA. « Pour le projet de statut de la Fonction publique, nous nous entendons avec le partenaire social à 99,99% », a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement a indiqué que les travaux de la prochaine bipartite pourraient également aborder la problématique des travailleurs vacataires. A l'occasion, il a tenu à préciser qu'il n'était pas dans l'intention des pouvoirs publics de licencier cette catégorie de travailleurs. Il est à rappeler, à ce propos, que la centrale syndicale bataille depuis deux mois pour arracher la permanisation de près de 300 000 travailleurs vacataires. Pour le moment, la bataille n'est pas totalement gagnée puisque l'Exécutif trouve ce chiffre trop excessif. Les pouvoirs publics estiment, en effet, que le nombre de travailleurs concernés par cette mesure de permanisation ne dépasse pas les 217 000. En l'absence d'un accord entre le gouvernement et l'UGTA, l'on indique que les discussions entre les deux parties se poursuivront jusqu'à ce que le problème trouve une solution définitive. Des sources syndicales excluent l'idée, toutefois, que le dossier puisse constituer un obstacle à la tenue de la prochaine bipartite. Celle-ci, indique-t-on, pourrait se tenir à la fin de la première quinzaine du mois de septembre prochain.