Dans le sillage des efforts consentis pour endiguer l'ampleur de la facture alimentaire, une nouvelle politique devant recadrer le développement de la filière laitière est en gestation au niveau du gouvernement. De nouvelles dispositions en matière de soutien aux acteurs de la filière seront mises en œuvre prochainement. De prime abord, il sera procédé à la révision du barème des subventions. Interrogé sur ce point, le ministre de tutelle, Rachid Benaïssa, a fait savoir que «de nouvelles mesures visant à inciter l'intégration de la production locale de lait cru dans la transformation sont en discussion au sein du conseil interprofessionnel». Selon le service de communication du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, ces nouvelles mesures se traduiront par la révision à la hausse des subventions allouées aux acteurs de la filière, en l'occurrence les éleveurs, les collecteurs et les transformateurs. Pour certaines catégories d'intervenants dans la filière, ces subventions passeront du simple au double. Il s'agit des éleveurs et des collecteurs, tandis que les transformateurs, la subvention d'intégration qui leur est allouée actuellement sera subordonnée à un seuil minimum de quantités de lait cru utilisées dans la transformation. Les subventions sont actuellement de 12DA/litre pour les éleveurs, 5DA/l pour les collecteurs et de 4DA/l pour les laiteries. Cependant, cette révision à la hausse desdites subventions doivent être impérativement accompagnées de la baisse du prix de vente de lait cru aux laiteries qui se situe actuellement dans la fourchette des 30-34 DA/l. En effet, ce niveau des prix est jugé élevé par les laiteries. Plusieurs transformateurs ont avoué qu'il est impossible de produire le lait pasteurisé à base de lait cru en sachet exclusivement pour le revendre à 25 DA/litre. «En achetant le lait cru à plus de 30 DA/l, le coût de revient de revient ne pourra jamais être amorti quel que soit le niveau de subvention», a fait savoir précédemment le gérant de la laiterie Pâturages d'Algérie.