Le black-out imposé par les autorités, quant à la distribution de différents quotas, a alimenté les plus folles rumeurs. Après des promesses d'attribution d'un toit pour héberger leurs familles, c'est l'incertitude pour les milliers de demandeurs de logements de la ville d'El Milia. En l'absence de données fiables, quant à la prise en charge de ce volet social d'une crise multiforme, c'est désormais la rumeur qui fait sa loi. La vox populi est quotidiennement alimentée par des ouï-dire concernant la mise en vente ou l'attribution d'appartements restés inoccupés. Les yeux sont ainsi rivés sur les 50 logements construits par l'agence foncière à la cité Tennis, à la proche banlieue de la ville. Les 100 logements de la cité Lemridja, restés vacants depuis plus de 20 ans, sont aussi la cible de ces rumeurs. Dans un contexte de crise, tous les coups sont permis pour faire naître l'espoir d'une hypothétique attribution. Les promesses de distribution d'un quota d'appartements, sis à la cité Tabriht, se sont avérées vaines, après qu'une centaine d'unités ait servi au relogement des familles d'un bidonville et des habitants des chalets de Boutias. L'espoir des demandeurs de logement, vivant, au mieux, dans des appartements loués à prix fort, ou, au pire, dans des taudis précaires et des garages, s'est évaporé à la faveur de cette opération. Les audiences à la daïra consacrées à l'écoute des problèmes soulevés par ces mal logés n'ont fait qu'absorber leur colère et différer l'échéance de leur l'espoir. Le déficit en logements dans la ville d'El Milia est un constat cruel. Les demandes se comptent par milliers et l'offre s'est réduite telle une peau de chagrin. Le scandale des blocs fissurés de la cité de Tarzous a aggravé la situation, lorsque des dizaines de familles ont été évacuées pour être relogées dans des appartements destinés aux nouveaux demandeurs de logements. Restés sur le carreau, ces derniers n'ont plus droit qu'à la rumeur pour tenter de trouver un gîte à leurs enfants. Certains espèrent voir les 100 logements de la cité Lemridja, dont personne, pas même un responsable, ne peut prédire leur sort, mis à la disposition de la CNEP pour être vendus, comme cela s'est passé pour un premier quota, il y a quelques années. D'autres souhaitent les voir transférés au système socio-locatif. Les 50 unités de l'agence foncière, qui ne seront pas livrées avant la fin de l'année, ne font pas trop rêver, tellement que la même rumeur annonce un prix démentiel par leur mise à la vente aux enchères. Des sources informées précisent, cependant, que rien n'a encore été décidé. «Elles peuvent être mises en vente aux enchères, comme elles peuvent être distribuées suite à une étude des dossiers», ont-elles soutenu.