Voilà, maintenant, les substances hallucinogènes gagnent les zones les plus reculées du pays. On ne le répétera jamais assez: la consommation et le recel de drogue ont atteint -à moins de vouloir se masquer les yeux-, des pics d'alerte dans les grands centres urbains. Selon nos propres constatations, confortées d'ailleurs par des témoignages cohérents, le kif traité et les barbituriques s'écoulent «à flots» dans plusieurs localités du sud de la wilaya. Nous n'en citerons que Oued Athmania, Chelghoum Laïd, Téleghma, Tadjenanet et Mila. Ces régions sont notoirement connues pour être la plaque tournante du trafic en tout genre de stupéfiants et autres psychotropes. Les bilans périodiques et les communiqués de la Gendarmerie nationale et de la sûreté de wilaya en sont le révélateur parfait. Ces documents sont de plus en plus truffés d'affaires liées à ce terrible fléau. Des dizaines d'arrestations sont opérées parmi les jeunes et les adolescents pour détention et commercialisation de drogue et psychotropes. Le gros du trafic de stupéfiants est implanté au niveau des cités-dortoirs tout comme dans les périphéries immédiates. Qu'ils soient adultes ou mineurs, les accros au joint ne sont nullement effarouchés de se droguer au vu et au su de tout le monde. «La plupart des toxicomanes s'approvisionnent auprès des étals de revendeurs de tabac. Une dose de kif traité est cédée entre 200 et 300 DA», confie un locataire d'un grand quartier populeux très au fait de ces activités interlopes. Ils exercent un trafic à grande échelle en écoulant, de jour comme de nuit, des quantités de doses ou des plaquettes à une clientèle bien fidélisée. «De véritables réseaux d'intermédiaires chargés d'écouler la drogue sont tissés par les barons du milieu. Ces derniers agissent de concert en faisant fonctionner entre eux le principe de la solidarité pour anticiper et déjouer les opérations coup de poing des services sécuritaires», affirment des personnes sous le couvert de l'anonymat.