Près de 250 anciens rappelés du service national se sont rassemblés, hier, devant le siège de la wilaya de Boumerdès. Ces hommes, qui ont répondu à l'appel de la patrie durant la décennie noire, ont brandi l'emblème national et une banderole, exigeant la satisfaction des revendications soumises aux autorités en juin dernier. Cette action de protestation a été décidée lors du rassemblement tenu le 8 septembre aux Issers, et ayant regroupé les délégués de 38 wilayas du pays. «Ce rassemblement vise à mobiliser nos rangs pour la marche nationale prévue le 3 octobre prochain à Alger et à laquelle, on prévoit la participation de 100 000 anciens rappelés sur les 23 000 recensés à l'échelle nationale», nous dira Mansour Benyahia, un délégué de Boumerdès. Les protestataires réclament leur intégration parmi les franges devant bénéficier des dispositifs de la loi de la concorde civile et la réconciliation nationale. Ils revendiquent également leur droit à une pension, à un logement social et un poste de travail qui «nous permettrait de vivre dans la dignité». Hier, ils ont sollicité une entrevue avec le wali. En vain. «On nous a dit que le wali est occupé et on nous a demandé de dégager une délégation qui sera reçue par un autre responsable, mais nous avions refusé», nous a-t-on indiqué. Ces anciens rappelés, venus de différentes localités de la wilaya, se sont dispersés dans le calme vers 15h, en réitérant leurs détermination d'aller jusqu'au bout pour la reconnaissance des sacrifices qu'ils avaient consentis durant la décennie noire. «On est marginalisés et nous subissons une grave injustice de la part de l'Etat que nous avons défendu au péril de notre vie. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous sont livrés à leur triste sort tandis que ceux qui nous avions combattus ont eu droit à tous les honneurs et bénéficient de nombreux privilèges», s'indignent-ils avec amertume.