Les anciens rappelés du service national prévoient une marche à Alger le 3 octobre prochain pour faire valoir leurs revendications. La décision a été prise avant-hier aux Issers dans la wilaya de Boumerdès, lors d'un regroupement improvisé par une centaine de délégués venus de plusieurs wilayas du pays. Les protestataires, qui n'ont pas digéré l'annulation de leur regroupement par les autorités locales, se sont rassemblés en plein air pour décider de leur devenir. “L'autorisation de se réunir nous a été pourtant accordée par la daïra des Issers, mais nous n'avons pas compris pourquoi les autorités sont revenus sur leur décision, alors que nous avons dépensé plus de 10 millions de centimes pour l'organisation de cette réunion”, s'est interrogé un délégué de Boumerdès, précisant que l'un de ses camardes est resté plus d'une heure au commissariat de la ville. “Pourtant notre rassemblement est pacifique et nous avons pris toutes les mesures pour qu'il n'y ait aucun débordement”, a ajouté un autre délégué. Mais les rappelés ne sentent pas découragés par l'attitude des autorités qu'ils jugent incompréhensible. “On nous laisse pas discuter de nos problèmes dans un cadre légal et organisé. on est obligé, alors, d'exprimer nos préoccupations à travers une marche que nous avons décidée d'organiser à Alger le 3 octobre prochain”, soulignent-ils. Et d'ajouter : “nous veillerons à ce que cette action ait lieu pacifiquement une fois toutes les conditions réunies.” Les délégués des rappelés du service national envisagent d'abord d'organiser plusieurs marches pacifiques au niveau des wilayas. “La marche d'Alger sera précédée par des marches à travers les wilayas du pays et verra la participation de plus de 100 000 rappelés sur les 123 000 recensés à travers le pays”, indique un délégué de la wilaya d'Alger. Autre décision prise lors de ce regroupement, la création d'une association nationale des anciens rappelés du service national, notamment ceux ayant exercé durant la décennie noire. Les délégués ont également discuté des points de revendications qui seront mis en avant lors des prochains rassemblements. “Notre première revendication consiste à exiger notre intégration dans le dispositif prévu par la charte pour la paix et la réconciliation nationale”, affirment-ils. Et d'ajouter : “Nous avons répondu à l'appel de la patrie pour défendre le pays dans des moments difficiles, mais nous avons été oubliés par la loi sur la concorde civile.” Les délégués contestataires revendiquent le droit à une pension, à l'emploi et à un logement social décent. “Certains d'entre nous sont morts, d'autres handicapés à vie ou encore traumatisés.” Les délégués soulignent que la plupart des rappelés sont encore sans travail et vivent dans des conditions indignes. “Nous avons abandonné nos familles et nos postes de travail pour la lutte contre le terrorisme. malheureusement, on nous a oubliés.”