Les anciens rappelés du service national vont reprendre la protestation pour faire valoir leurs revendications. Hier, une centaine de délégués, venus de 38 wilayas du pays, se sont regroupés aux Issers, à l'est de Boumerdès, et ont discuté des actions à mener à l'avenir pour obtenir une reconnaissance à la mesure des sacrifices qu'ils avaient consentis lors de la décennie noire. «La réunion s'est tenue en plein air en raison de l'annulation, aujourd'hui vers 9h, de l'autorisation qui nous avait été accordée par la daïra des Issers», nous a indiqué un délégué de Boumerdès. «L'un de nos camarades a été retenu pendant plus d'une heure au commissariat. C'est inadmissible ! L'APC des Issers a refusé de nous octroyer la salle de cinéma Afrique et nous avons déboursé plus de 100 000 DA pour la location d'une salle privée et la nourriture de nos invités», a-t-il ajouté. Les représentants de cette frange, qui se sent lésée par l'Etat, ont décidé d'organiser une marche nationale le 3 octobre prochain à Alger. Cette action, qui sera précédée par des marches à travers les différentes wilayas du pays, verra, selon eux, la participation de plus de 100 000 rappelés parmi les 123 000 recensés à travers le territoire national. Les délégués ayant pris part à la réunion ont abordé également plusieurs questions inhérentes aux démarches à entreprendre pour créer une organisation nationale des anciens rappelés de la période 1995-99. Ils se sont aussi penchés sur les difficultés auxquelles ils font face depuis plusieurs années et la nécessité de coordonner leurs actions et d'établir une plateforme de revendications commune pour la transmettre aux autorités compétentes. Ces hommes, qui avaient répondu à l'appel de la patrie, réclament leur intégration parmi les franges qui devaient bénéficier des dispositifs de la loi sur la concorde civile et la réconciliation nationale. Ils revendiquent également leur droit à une pension, à un logement social et un poste de travail qui leur permettrait de vivre dans la dignité. La plupart d'entre eux précisent avoir abandonné leurs familles et leurs postes de travail pour combattre le terrorisme. Certains sont morts, d'autres sont traumatisés et livrés à leur triste sort dans l'indifférence totale des autorités.