Nuages sur la prochaine réunion de la tripartie (gouvernement-UGTA-patronat). Mécontents, des opérateurs économiques affiliés à la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) risquent de boycotter la prochaine tripartite prévue le 29 septembre. «Le président (CIPA) est mis sous pression par les appréhensions et mécontentements des opérateurs qui ont pesé dans le boycottage de la prochaine tripartie», indique un communiqué de cette organisation professionnelle rendu public à l'issue de la réunion de son conseil national tenue samedi dernier à Alger. A l'origine de la grogne, «l'absence de vision et de stratégie économique, et la non-exécution des réformes annoncées depuis plusieurs années pour la PME-PMI», ajoute la même source.D'où l'option de sécher les travaux de la tripartie, entre autres, les résultats de la dernière tripartie, le rééchelonnement des dettes des entreprises en difficulté. A ce propos, les membres de la CIPA sont loin d'être satisfaits. Le dossier de rééchelonnement «paraît mal engagé du fait de l'absence de concertation et de consultation des partenaires sociaux. Les opérateurs sont unanimes à rejeter l'invasion de l'économie de bazar, l'informel, l'importation et la contrefaçon à grande échelle qui se sont substitués à l'économie nationale au détriment de l'outil de production», fustigent les membres de la CIPA. Outre ces conditions peu favorables à l'émergence d'un véritable tissu de PME-PMI, cette organisation souligne que «l'entreprise de production est noyée dans la bureaucratie, en plus de la fiscalité et la parafiscalité qui sont particulièrement pénalisantes». Evoquant les importations des biens de consommation, ces opérateurs accusent le gouvernement de «laxisme» en matière de contrôle du commerce extérieur, «au détriment de la création de postes d'emploi et de la production nationale». A juste titre, les membres de la CIPA s'interrogent sur la «vision» et les «choix» économiques du gouvernement. «(…) Les décisions de la tripartite sont ignorées, voire contredites par la mise en place des conditions nouvelles. Des saisies-arrêts sont pratiquées abusivement et de manière prématurée. Que deviennent donc les conditions de sauvegarde de l'outil de production et l'emploi du secteur privé ?», se demandent-ils, non sans rappeler leur attachement à la «sauvegarde du capital industriel national privé». Sur le plan social, les chefs d'entreprise de la CIPA estiment être favorables «à l'amélioration du pouvoir d'achat» ainsi qu'à «la revalorisation des pensions et retraites». Par ailleurs, la CIPA dit soutenir «le retrait de l'IRG sur les salaires et la mise en application de meilleures mesures et des mécanismes fermes par l'administration sur l'importation de tout produit fini destiné à la revente en l'état».