Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire L'intelligent (anciennement Jeune Afrique), l'ancien chef de l'Armée islamique du salut (AIS) dissoute, Madani Mezrag, a reconnu avoir tué de ses propres mains durant la période où ses hommes écumaient les montagnes de Jijel. « Oui, j'ai tué de mes propres mains », a-t-il avoué. Madani Mezrag a révélé avoir commis son premier assassinat « en 1993 (...) au cours d'une embuscade dressée contre un convoi militaire ». La victime ? Un jeune militaire. « Le jeune militaire agonisait encore lorsque j'ai arraché le kalachnikov de ses mains. J'ai gardé cette arme pendant plusieurs années, mais je l'ai toujours détestée parce qu'elle m'a toujours rappelé les râles de ce militaire au moment où il rendait l'âme », a révélé l'ancien responsable de la branche armée du FIS. Ce n'est pas la seule fois que Madani Mezrag tuera de ses propres mains. Il assume tout, les morts et la lutte armée contre l'Etat algérien, mais, ajoute l'hebdomadaire L'Intelligent, il fait le distinguo entre l'AIS et les GIA, responsables de massacres collectifs et de tueries aussi barbares qu'inhumaines. « L'AIS, l'organisation que j'ai dirigée, ne s'est jamais attaquée aux civils », a soutenu Madani Mezrag.