Des vendeurs ont été délocalisés de cette partie de la ville, mais les «émeutes du sucre» de janvier ont permis leur retour en force. Les habitants de Bachdjarrah croisent le fer avec les vendeurs informels appuyés par les jeune de la cité Les Palmiers. Mardi dernier, des bagarres ont opposé des habitants du quartier Bachdjarrah 1 à des jeunes venus prêter main-forte à leur amis, pris à partie par des résidents. Résultat : des blessés, surtout parmi les habitants du quartier. «Des jeunes voleurs de la cité des Palmiers ont été malmenés par des gens de notre quartier. Quelques minutes après avoir été relâchés, ces jeunes, munis de sabres et de gourdins, sont revenus avec des renforts. Un voisin, qui a voulu porter assistance à un enfant bousculé par les délinquants, a eu la mâchoire fracassée. Il souffre de plusieurs blessures et les médecins lui ont même mis des broches», raconte, toujours sous le choc, le représentant du quartier qui assure qu'il est lui-même menacé en raison de ses activités. «Les gens de l'informel se comportent comme des caïds, un revendeur, propriétaire d'une ‘bâchée', a tabassé un voisin pour un mot. Les revendeurs squattent tous les passages, ne laissent personne passer et si d'aventure tu protestes, ils t'assomment sans ménagement. Les résidents n'en peuvent plus supporter les actes de vandalisme, les obscénités», s'indignent des représentants des habitants de Bachdjarrah 1, squatté comme plusieurs autres cités de la commune, devenue un grand bazar. Des habitants se sont déplacés, hier, au commissariat du quartier mais n'ont reçu, à les en croire, aucune assurance : «L'officier de police, qui assurait la permanence mardi dernier, nous a indiqué qu'il ne pouvait rien pour nous. Il nous a juste dit qu'il allait transmettre par écrit nos préoccupations à ses responsables. Même rengaine aujourd'hui (hier). La présence policière est presque inexistante dans ce quartier, d'où le désarroi de tous les habitants et des gens de passage.» Des vendeurs ont été délocalisés de cette partie de la ville mais les « émeutes du sucre» de janvier ont permis leur retour en force. En avril dernier, des habitants ont tenu un rassemblement devant le siège de la wilaya déléguée d'El Harrach pour réclamer l'éradication de l'informel de leur quartier. «Les autorités n'assument pas. Personne ne veut se mouiller. Les jeunes recensés refusent d'être installés au marché couvert des Palmiers (près de 200 étals) sous prétexte que l'endroit n'est pas sécurisé et que les clients ne vont jamais y aller. C'est aberrant», résume le président du comité de quartier. Le ton des habitants, réunis à l'intérieur de leur cité, est menaçant : «Depuis avril dernier, rien n'a changé malgré les promesses du wali délégué avec qui on s'est réuni lors d'un comité de la ville (Coville). Si les autorités refusent de nous écouter, nous bloquerons les accès de la wilaya et nous interdirons l'accès aux revendeurs. Avec l'éradication de l'informel, il n'y aura plus de vols ni d'agressions.»