La Société de gestion et d'exploitation des terminaux marins à hydrocarbures (STH), filiale de Sonatrach, et les entreprises portuaires de Béjaïa (EPB), de Skikda (EPS) et d'Arzew (EPA) ont signé, lundi dernier, en présence de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, et de Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, une convention de concession pour l'exploitation et la gestion des trois ports pétroliers que compte l'Algérie, à savoir ceux de Béjaïa, Skikda et Arzew. Selon une déclaration du PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, rapportée par l'agence APS, cette convention, d'une durée de 20 à 25 ans, permettra à la compagnie « d'entrer dans une nouvelle phase du renforcement des capacités nationales d'exportation des hydrocarbures et du renforcement des facteurs de succès de la stratégie » d'expansion du groupe. Elle « ouvre de grandes perspectives pour le développement de ces ports, notamment avec le programme de grande ampleur engagé par Sonatrach et qui vise l'exportation, d'ici à 2010, de 85 milliards de mètres cubes de gaz par an et l'exportation d'une partie de la production de 2 millions de barils de pétrole brut », ajoute la même source. Le PDG de Sonatrach a indiqué cependant que « l'état des ports pétroliers et de leurs équipements nécessitait d'en poursuivre la modernisation et de les doter de politiques et de normes, notamment en matière de santé, de sécurité et d'environnement en conformité avec celles adoptées par le groupe et avec les spécifications les plus sévères au plan international ». L'objectif assigné à l'exploitation de cette concession, selon le responsable de Sonatrach, est de « mettre les ports pétroliers algériens au niveau des meilleurs ports étrangers afin de respecter les engagements d'exportation, d'éviter les pertes et de permettre de maintenir la réputation de fiabilité dont jouit Sonatrach ». De son côté, le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, a précisé que cette convention devra permettre « de mettre un terme aux pertes financières causées notamment par des retards dans différentes opérations portuaires et qui sont évaluées à quelque 70 millions de dollars par an, de pallier les dysfonctionnements constatés et de hisser ainsi nos ports pétroliers au niveau des terminaux à hydrocarbures les plus performants ». Il annoncera par la même occasion : « Les pertes enregistrées actuellement par Sonatrach à cause de retards injustifiés ne peuvent plus être admises ni tolérées. » Et de rappeler qu'à la faveur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures « des sociétés autres que Sonatrach auront à exporter leurs produits par le biais de ces terminaux ». Le ministre a souhaité, par ailleurs, que « les coûts de chargement des navires citernes au niveau des ports algériens soient plus attractifs face à une rude concurrence, particulièrement en Méditerranée ». Pour sa part, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a estimé que cette convention « consacre la séparation des missions de l'Etat en tant que puissance publique et régulateur et celle de la gestion et l'exploitation qui revient aux entreprises ». Tout en qualifiant cette concession de « changement radical dans les méthodes de gestion des entreprises portuaires qui doit permettre d'en améliorer la gestion », le ministre a annoncé : « D'autres concessions seront accordées pour d'autres activités portuaires tel le traitement des conteneurs pour une meilleure efficacité de ces entreprises qui pratiquent des coûts de transit plus chers que ceux des voisins. »