Au commencement, il y a eu la loi sur l'information de 1990. Les acquis concédés par la presse écrite, on les doit à cette loi. Les aspects positifs, qui marquent le paysage médiatique aujourd'hui, sont l'œuvre d'un nombre de journaux combatifs qui ont réussi à s'imposer au grand dam des pouvoirs successifs. Certains titres ont payé le prix fort pour cette liberté, comme Le Matin qui a été fermé et son directeur emprisonné. Le revers de la médaille, c'est le maintien du monopole d'Etat sur les médias audiovisuels. C'est aussi la pollution de la presse écrite par des pseudos journaux et la précarisation du métier de journaliste, faute d'application des dispositions de la loi sur l'information. La fameuse circulaire d'Ouyahia, imposant contre le bon sens et la loi du marché aux entreprises du secteur public de céder la gestion de leur publicité à l'Anep, prouve encore la haine du pouvoir politique vis-à-vis du principe de la liberté de la presse.