Le Galsi est un projet stratégique pour l'Italie. Permettant une liaison directe avec l'Algérie, il a été inscrit en 2009 par la Commission européenne dans la liste des projets prioritaires. L'Italie est à l'affût de sources d'approvisionnement en gaz. L'instabilité s'installant en Libye, Rome désire s'assurer d'une alimentation continue. C'est dans cet objectif que les Italiens veulent accélérer le lancement des travaux du gazoduc Galsi reliant l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne. Selon l'agence Reuters, le vice-ministre italien de l'Industrie, Stefano Saglia, a déclaré, jeudi dans un communiqué, que Rome allait prochainement donner son approbation au projet de gazoduc Galsi. Il compte pour cela saisir l'occasion de la tenue de la conférence des services comprenant des experts de l'industrie et les autorités locales impliquées dans le projet pour arriver à l'approbation du projet. Il ne restera donc plus que l'accord final du ministère de l'Industrie pour que les obstacles à la réalisation du pipeline soient levés, côté italien. Le projet a déjà reçu l'approbation du ministère italien de l'Environnement et le soutien de certaines autorités locales, selon une source au ministère italien de l'Industrie, citée par Reuters. Pour Stefano Saglia, «le Galsi est un projet stratégique pour l'Italie. Il permettra une liaison directe avec l'Algérie. L'Italie pourra être approvisionnée en gaz algérien sans passer par d'autres pays. Ce qui augmentera donc la sécurité de l'approvisionnement national». L'Algérie approvisionne l'Italie en gaz naturel depuis 1983 à travers trois gazoducs, dont le Transmed reliant l'Algérie à la Sicile (Italie) via la Tunisie sur 775 km. Mais les Italiens ont été marqués par l'acte de sabotage ayant ciblé le gazoduc Enrico-Mattei en Tunisie en juillet dernier. Même si l'incident en lui-même n'a pas eu de conséquence notable sur l'approvisionnement en gaz de l'Italie, l'évolution de la situation intérieure en Tunisie inquiète quelque peu Rome, qui réfléchit à promouvoir d'autres voies d'approvisionnement. Les inquiétudes des Italiens sont également alimentées par l'instabilité en Libye. Tripoli était, avant le conflit, le troisième fournisseur en gaz des Transalpins, derrière l'Algérie et la Russie. Mais l'arrêt du gazoduc Greenstream, au mois de février dernier, a changé la donne. Les inquiétudes italiennes grandissent aussi à mesure que la course aux hydrocarbures libyens se fait plus féroce. Nul autre choix donc, pour Rome, que de renforcer ses approvisionnement en gaz à partir de l'Algérie à travers la réalisation du nouveau gazoduc, laquelle tarde néanmoins à se concrétiser. Un retard justifié par la lenteur du processus d'approbation du projet en Italie, mais aussi par l'absence d'un accord direct liant Sonatrach au groupe italien Eni. Un accord intergouvernemental a bien été signé en novembre 2007. Les études techniques ont été bien entamées pour arriver à la réception du projet en 2012. Celle-ci a été repoussée à 2014 en raison d'une modification du parcours du pipe. Toutefois, 2011 touche à sa fin et le projet n'est toujours pas lancé concrètement. Du côté de Sonatrach, on affirme que rien n'est remis en cause. S'il est finalisé, le gazoduc acheminera un volume annuel de 8 milliards de mètres cubes de gaz vers l'Italie en passant par la Sardaigne. Il sera géré par la société Galsi, composée de Sonatrach avec 36% des parts et des groupes italiens Edison et Enel. Reste, du côté algérien, à étudier la rentabilité du projet qui coûtera pas moins de 3 milliards d'euros. Le marché gazier est actuellement en berne et les cours ne permettent pas, pour l'heure, aux entreprises énergétiques d'engager de gros investissements dans le secteur. Il faut donc parier sur un retournement du marché, d'autant qu'il est aujourd'hui vital pour Sonatrach de reconquérir les parts qu'elle a perdues au profit de nouveaux entrants, comme le Qatar. Et elle peut compter sur un soutien de taille : le Galsi a été inscrit en 2009 par la Commission européenne dans la liste des projets prioritaires.