La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune, a dénoncé, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège de son parti, à Alger, le recours à la justice pour faire avorter le débrayage décrété par l'intersyndicale de l'éducation pour les journées de dimanche et lundi. Selon Louiza Hanoune, la position de la justice qui a qualifié la grève d'« illégale » s'inscrit en faux contre les dispositions de la Constitution protégeant le droit de grève. Pour l'oratrice, les revendications sont plus que légitimes et appellent des réponses idoines. « Il est plus adéquat pour le ministre de la Justice de lancer des investigations à propos des détournements et de la corruption enregistrés dans plusieurs secteurs, comme les banques, au lieu d'arrêter des grèves somme toute légitimes, notamment la revendication de la revalorisation des salaires », souligne la SG du PT, en relevant que le recours à la justice est devenu « une tradition » qui n'est pas circonscrite aux syndicats non agréés. Rappelant que son parti est le seul à avoir proposé, lors de l'élection présidentielle de 2004, un SMIG de 25 000 DA, Mme Hanoune a indiqué que les revendications portées par les enseignants sont les mêmes relevées dans d'autres secteurs. Par ailleurs, la SG du PT s'est interrogée sur les tenants et aboutissants des discussions entamées avant-hier entre le ministère de l'Agriculture et du Développement rural avec une délégation canadienne portant sur un partenariat pour exploiter 500 000 ha dans les Hauts-Plateaux et le Sud. La conférencière considère ce partenariat comme une concession sans contrepartie sur la souveraineté nationale s'il s'agit du retour des colons. Mme Louiza Hanoune appelle les partis politiques et les syndicats à briser le silence devant le « rouleau compresseur » des lois dictées par des étrangers. Concernant le dernier Conseil des ministres, l'oratrice a affiché sa satisfaction du programme spécial pour le développement du Sud. Cependant, elle s'est interrogée sur la manière avec laquelle sera appliqué ce programme ambitieux. Abordant la loi relative à la lutte et à la prévention contre la corruption, Mme Hanoune insiste sur le fait qu'il y avait suffisamment de textes de loi qui constituent des garde-fous contre ce phénomène. « La corruption est le fait des chefs d'entreprise qui travaillent avec des pseudonymes et échappent aux impôts, elle n'est pas le produit de partis politiques », déclare Louiza Hanoune, comme pour justifier le rejet de son parti de ladite loi au sein de l'APN. Selon elle, la modestie des salaires ouvre la brèche pour des tentations de corruption mais aussi pour solliciter des aides des ONG internationales qui constituent « un danger pour le pays ».