Le vote des étrangers aux élections municipales revient sur le-devant de la scène politique. Le candidat socialiste, François Hollande, promet d'instituer le droit de vote des étrangers, la droite s'étrangle et lance une pétition contre cette réforme. Paris De notre correspondant François Mitterrand l'avait promis en… 1980 : le droit de vote des étrangers aux élections locales revient à la veille de chaque élection présidentielle, avant d'être remis au placard. Cette fois-ci, promis juré, le candidat socialiste s'est engagé à l'instituer dès son élection. Il n'en fallait pas plus pour que la droite de la droite monte au combat. La Droite populaire a lancé une pétition nationale contre le droit de vote et d'éligibilité des étrangers issus des pays hors Union européenne aux élections locales, une mesure inscrite dans le projet du PS pour 2012. «C'est un vieux fantasme du PS, puisque chacun se souvient que c'était l'une des 110 propositions de François Mitterrand en 1981», a déclaré le chef de file de ce collectif de l'UMP, le ministre des Transports Thierry Mariani, oubliant au passage que son patron, Nicolas Sarkozy, avait fait la même promesse durant sa campagne présidentielle, avant de reculer devant la fronde de son électorat. Les ténors de la majorité soutiennent du bout des lèvres l'homme à l'origine des tests ADN pour les étrangers candidats au regroupement familial. «Notre alerte, c'est pour dire aux Français : attention, cette fois, ce n'est pas une mesure lancée en l'air. S'il gagne, le PS aura tous les moyens de mettre en place cette mesure sans retour aux conséquences lourdes, car dans certaines communes, les étrangers peuvent représenter 10 ou 20% du corps électoral, ce qui peut faire basculer une élection», s'angoisse le ministre des Transports. La pétition lancée sur Internet par la Droite populaire a fait un bide. Au lieu des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de signataires attendus, la pétition réunit péniblement dix mille personnes, dont la plupart ont signé courageusement avec un prénom ou pseudonyme. «Cette réforme qui avait été longtemps promise, mais n'avait pu être votée (la gauche n'ayant pas alors la majorité au Sénat), sera reprise après la victoire à l'élection présidentielle», tranche François Hollande. Hollande ne recule pas Pour le candidat socialiste, «la droite est toujours dans une surenchère. Elle a tort, parce qu'il y a des réformes qu'il faut faire ensemble, des réformes qui élèvent le niveau de participation démocratique, qui donnent en définitive une liberté, une capacité à vivre ensemble. Nous avions déjà eu des débats fracassants sur le PACS, et nous avons vu la droite s'y rallier, des débats sur la parité et nous avons vu finalement la droite en convenir», constate le favori des sondages. Pour François Hollande, il est «normal» que les étrangers puissent vérifier le bon usage de leurs impôts locaux qu'ils payent en France par un droit de vote, uniquement pour les élections municipales.