Les services techniques, les bureaux d'études et les entreprises chargées de la réalisation des projets d'amélioration urbaine ont été sévèrement critiqués. Dans un élan porté par l'espoir que leurs doléances soient écoutées, de nombreux citoyens, profitant de la visite, il y a quelques jours, du wali dans leur commune, n'ont pas raté l'occasion pour confesser leur désarroi. A entendre les lamentations des gens qui se sont succédé pour faire passer leur cri de détresse, Sidi Maârouf, cette commune du sud-est de la wilaya de Jijel, souffre de beaucoup de problèmes. Le logement, l'AEP, le chômage et les locaux commerciaux du Président, sans oublier l'état piteux de l'espace urbain du chef-lieu de la commune, sont essentiellement les points soulevés lors de ce grand déballage. Les services techniques, les bureaux d'études et les entreprises chargées de la réalisation des projets d'amélioration urbaines, dont a bénéficié la commune n'ont pas échappé à la critique. «Ettahdim El Hadari» (démolition urbaine) est le concept trouvé par un citoyen qui s'est saisi du micro pour qualifier ces projets. L'impact de ces opérations est d'ailleurs insignifiant dans le centre du village. Les budgets alloués par les instances centrales de l'Etat semblent n'avoir aucune influence sur les conditions de vie des habitants. Les gens font face à une détresse exprimée de vive voix. Ils disent n'avoir pas bénéficié d'un logement décent. Les jeunes chôment. Les opportunités d'emploi sont inexistantes. « Est-ce que je suis Algérien, monsieur le wali ? » De la procession des citoyens qui se sont bousculés pour prendre la parole, un homme surgi. Il prend le micro. Il s'adresse au wali et s'interroge: «Est-ce que je suis Algérien ?» Sa détresse, il l'exprime par sa condition de chômeur âgé de 59 ans. «Je n'ai pas de travail, je n'ai pas de maison, je n'ai pas d'enfant, bref, je n'ai rien et quand je vends sur le trottoir, on vient me chasser», affirme-t-il. Les vieilles femmes ont fait, elles aussi, partie des personnes venues se plaindre de leurs conditions de vie. «Je suis veuve de moudjahid, je n'ai pas de garçon et j'habite avec ma fille qui a douze enfants», se lamente l'une d'elles. Le même son de cloche est souvent renouvelé pour exposer le désarroi d'une population livrée à son propre destin. Des jeunes, cherchant désespérément un poste de travail, clament leur oisiveté dans une commune dépourvue d'infrastructures sportives adéquates. Des sportifs se sont même manifestés pour demander la réhabilitation des activités de loisir et de sport. Les locaux du Président, construits dans le but de permettre la relance de l'activité artisanale chez les jeunes, sont devenus une source de fléaux. Le P/APC l'a, d'ailleurs, clairement dit pour étaler toutes les difficultés qu'il rencontre pour trouver une solution à ces espaces. Face à ces doléances, les responsables concernés indiquent que, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, plusieurs opérations sont retenues pour tenter de remédier aux problèmes soulevés.