Les habitants de l'ex-hôtel Tsabet, plus connu sous le nom de «Haouch Snabi» à Sidi Maârouf, localité relevant de la daira d'Es-Sénia, se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la daïra pour crier leur désarroi, face à la situation indigne dans laquelle ils se débattent depuis de nombreuses années. «Mon fils de 20 ans et ma fille de 16 ans partagent la même pièce que nous. Cette dernière nous sert aussi de cuisine. Voilà donc la situation dans laquelle nous vivons, ma famille et moi, depuis des années», fera entendre une mère de famille, venue ainsi que ses autres voisines du Haouch Snabi, demander un éventuel soutien du chef de la daïra d'Es-Sénia, face à ce qu'elles qualifient de «situation inhumaine». Selon les listes élaborées par ces mêmes locataires, elles sont plus d'une centaine de familles qui partagent cet ex-hôtel, du nom de son propriétaire, surnommé actuellement Haouch Snabi et situé à Sidi Maârouf. Cette propriété, semble-t-il, a nécessité l'intervention de l'ex-wali, M. Kouadri qui avait instruit en 1999 les services des domaines à prendre en charge le dossier, mais depuis, la situation des lieux est restée confuse, vu les occupants, venus par opportunisme de localités lointaines. A ce propos, le chef de la daïra, Ghali Belhidjazi, n'ira pas par quatre chemins pour faire remarquer avec son franc parler: «La daïra d'Es-Sénia regroupe pas moins de 7 communes, avec un quota de 150 logements sociaux à partager et je me dois de distinguer les critères d'éligibilité dont l'ancienneté sur le site reste l'un des paramètres à prendre en charge.» Tout en précisant aussi que «les fruits de la réconciliation nationale sont là pour confirmer que nos campagnes sont maintenant sécurisées et les personnes, natives des localités de Sidi Chami et leur ancienneté sur le site, sont des critères qui leur ouvrent droit à la priorité au relogement. Nous ne pouvons passer outre cet aspect, en favorisant les nouveaux venus, à la place de véritables nécessiteux.» Un discours des plus clairs et qui rassurera les habitants de Haouch Snabi, surtout après que le chef de daïra les a rassurés de sa prochaine visite, et ce, afin de s'enquérir, de visu, de la situation qui prévaut à Sidi Maârouf. Devant la situation de transit que laisse apparaître ce haouche à de nombreux citoyens, le président de l'APC de Sidi Chami fera remarquer: «Il est nécessaire d'aller vers la démolition de cette structure qui crée une situation complexe et désastreuse pour de nombreuses familles désespérées. Cette situation ne peut donc plus durer ainsi.» En attendant la décision finale qui sera prise par le chef de daïra et ses collaborateurs, après la visite programmée sur site incessamment, les habitants, véritablement nécessiteux, espèrent qu'une solution aura raison de leur calvaire qui dure depuis des années.