La ville de Tindouf, à 2000 km au sud-ouest d'Alger, a connu mercredi et jeudi derniers un mouvement de colère, la destruction de plusieurs commerces, la détérioration partielle des sièges de l'APW et de l'APC ainsi que l'interpellation d'un nombre non encore défini de « jeunes émeutiers », selon des sources locales contactées hier. Une décision de justice rendue mercredi 18 janvier serait à l'origine de cette colère. « Début janvier, un entrepreneur en état d'ivresse a agressé un gardien de nuit de la salle omnisports Hocine Slimani, 45 ans. Il a été envoyé à l'hôpital », nous a déclaré un proche de la victime. La direction de wilaya de la jeunesse et des sports a déposé plainte contre l'agresseur. « Or le 18, le tribunal l'a condamné à un mois avec sursis et 5000 DA d'amende. Les présents à la séance ont refusé ce verdict », ajoute une source à Tindouf. De là, des groupes se sont attaqués au siège de l'APC avant d'investir le siège de l'APW et de saccager la boulangerie qui appartiendrait à l'agresseur, selon El Khabar de jeudi. Des renforts des forces antiémeutes sont arrivés de Béchar. Affrontements, bombes lacrymogènes et arrestations. « La plupart des émeutiers sont jeunes », a attesté un témoin. Selon El Khabar, des jeunes se sont attaqués à un bar, ouvert dans le nord de la ville depuis un mois, qu'aurait fréquenté l'agresseur de Slimani juste avant de passer à l'acte. « Pour l'instant, la situation est calme. Mais tout peut s'embraser à nouveau », a indiqué hier un habitant du quartier El Qsadi. Il a souligné que les forces de l'ordre ont interpellé jeudi soir dans son quartier un président de comité de quartier et ses deux fils. Jeudi soir, des jeunes auraient saccagés des lampadaires au quartier Annasr. Au niveau de la wilaya,on nous a affirmé qu' il y eu des accrochages avec les forces de l'ordre.