Les avocats des quatre prévenus détenus dans le cadre de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest ont dénoncé «le dépassement» du délai de détention de leurs mandants. En effet, depuis le 6 novembre dernier, la détention des quatre prévenus poursuivis dans le cadre de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest est, selon leurs avocats, «arbitraire». Ces derniers ont expliqué que lors de l'examen du dossier par la chambre d'accusation, le 6 juillet dernier, celle-ci a ordonné une enquête complémentaire dans un délai de quatre mois, au-delà duquel «les prévenus doivent être soit libérés de fait ou jugés». Or, le dossier ne sera examiné dans le fond au sein de cette chambre que le 16 novembre prochain, «ce qui constitue une violation des articles 197 bis et 166 du code de procédure pénale». Face à ce qu'ils qualifient de «détention arbitraire», les robes noires ont saisi le président de la République en tant que premier magistrat du pays, mais également les instances judiciaires habilitées afin d'exiger la mise en liberté provisoire des quatre prévenus concernés, à savoir Chani Mejdoub (homme d'affaires), Mohamed Khelladi (directeur des nouveaux projets au sein de l'Agence nationale des autoroutes), Salim Hamdane (directeur des nouveaux projets au ministère des Transports) et Tadj Addou (homme d'affaires). Ceux-ci sont sous mandat de dépôt depuis plus d'une année sur décision du magistrat instructeur du pôle judiciaire spécialisé près la cour d'Alger. Son enquête judiciaire s'est achevée avec la criminalisation de l'affaire et, pour la première fois, l'inculpation pour corruption de l'ensemble des sociétés étrangères, deux agissant dans la réalisation de l'autoroute et quatre autres dans le domaine du transport public, en tant que personnalité morale. Le juge a néanmoins refusé de procéder à l'audition de certaines personnalité citées dans le dossier comme Pierre Falcone, le trafiquant d'armes français, ou encore Mohamed Bejaoui, ainsi que du Franco-Algérien nommé Sacha qui a joué le rôle d'intermédiaire dans l'obtention de certains marchés. Mieux, il a préféré entendre le premier responsable du secteur des Travaux publics, Ammar Ghoul, par écrit, alors que les avocats avaient demandé dans une lettre qui lui a été adressée que l'audition soit orale. Le 16 novembre prochain, la chambre d'accusation va examiner une seconde fois le dossier, après que le juge eut achevé son enquête complémentaire axée sur quatre points précis. Ce qui laisse penser que la fin de cette affaire n'est pas pour demain…