Le secteur de la formation professionnelle semble s'enliser dans la crise. Après la grève de deux jours initiée par le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle (SNTFP) – gelé hier – c'est au tour des employés de l'Institut national spécialisé dans la formation professionnelle (INSFP) de Ouled Fayet, affilié à l'UGTA, de prendre le relais. Une grève illimitée a été entamée hier pour exprimer le mécontentement généralisé de ses travailleurs. Dégradation de la situation socioprofessionnelle, conflits avec l'administration, mauvaises conditions de travail, autant de problèmes soulevés depuis des mois, en vain. Une réunion de conciliation s'est même tenue jeudi dernier au ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnel, entre les représentants de ce mouvement de contestation et un représentant de la tutelle – le directeur des ressources humaines – mais les propositions faites par le ministère «ignoraient totalement les revendications soulevées», précisent les contestataires dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. D'où le recours à cette grève «qui ne sera gelée que lorsque l'ensemble des revendications seront prises en charge». Les revendications des grévistes sont donc encore une fois formulées pour interpeller les autorités sur la dégradation de l'établissement en question. Ils dénoncent ainsi les discriminations et le harcèlement moral des travailleurs et des enseignants dans la pratique de leur droit syndical, mais aussi plusieurs anomalies dans la gestion de la «formation par convention», le manque de moyens pédagogiques et autres dysfonctionnements qui «rendent impossible l'accomplissement des tâches quotidiennes des travailleurs». Les contestataires n'ont pas manqué d'accuser «l'administration qui reflète l'image du colonialisme, de la dictature et des pires abus de pouvoir qui piétinent la dignité du travailleur autant que les lois de la République». Les travailleurs de l'INSFP Ouled Fayet se disent déterminés à aller au bout de leur mouvement de contestation.