L'Américain Charles Burnett était à Alger cette semaine. Ce natif du Mississipi maîtrise tous les métiers du cinéma. A 67 ans, il est à la fois acteur, monteur, directeur photos, scénariste, producteur et réalisateur. Il a, à son actif, plusieurs longs métrages et téléfilms tels que le très réaliste Killer of sheep (Le tueur de moutons, 1977), My brother's wedding (le mariage de mon frère, 1983), America becoming la venue de l'Amérique, 1991), The glass shield (L'insigne de la honte, 1994), When i trains (Quand, il pleut, 1995), Selma, Lord, Selma (1999), Olivia's story (L'histoire d'Olivia , 2000). En 2003, Charles Burnett s'est joint au maître du cinéma Martin Scorsese pour raconter la riche histoire du blues dans Devil's fire (Le feu du diable). Namibia, the struggle for liberation (Namibie, le combat pour la liberté) est l'un de ses derniers films. Sorti fin 2007, le film, 160 minutes, revient sur la lutte des Namibiens contre l'occupation sud-africaine basée sur le régime raciste de l'apartheid à travers la vie combattante du Sam Nujoma, leader historique de la South-West Africa People's Organisation (SWAPO). Commencé dans les années 1950, le combat n'aboutit que 40 ans après puisque la Namibie, colonisée par les Allemands puis par les Sud-Africains, a arraché son indépendance en mars 1990. Sam Najoma fut son premier président. Charles Burnett a fait appel aux célèbres acteurs Danny Glover et Carl Lumbley pour un film financé en grande partie par la Commission du film namibien. La musique de Stephen James Taylor, qui a ajouté une touche poétique, a valu au film un prix au Festival international de Kuala Lumpur en Malaisie. La revue américaine Variety a classé l'œuvre de Charles Burnett dans le genre épique, mais l'a fortement critiquée. Variety a qualifié le long métrage de «saga informe, flasque», qui donne plus de place «aux faits» au détriment de la trame dramatique. Le public de la cinémathèque d'Alger, qui a vu le film cette semaine à la faveur du Premier festival international du cinéma d'Alger (FICA) consacré aux films engagés, ne partage pas du tout cet avis, exprimé par un critique, Robert Koehler, bien installé à Los Angles.