Les travailleurs algériens revendiquent depuis plusieurs mois une revalorisation de leurs salaires, l'indemnité d'expérience professionnelle, les primes de rendement et de mission. Les travailleurs algériens de la société chinoise de travaux publics China State Construction Engineering Corporation (CSCEC), géant chinois du BTP, sont dans l'expectative. En plus de l'échec qu'ils ont essuyé à l'issue des négociations avec l'employeur, l'été dernier, pour la satisfaction de leur plateforme de revendications, les travailleurs ont du mal à admettre l'attitude qu'ils jugent «incompréhensible» de l'inspection du Travail d'El Achour. En effet, après l'envoi par Mohamed Akchiche, représentant de la section syndicale de cette entreprise, d'un courrier pour faire part de la volonté des travailleurs de recourir à la grève en raison de la non-satisfaction des revendications, l'inspection du Travail d'El Achour, indique notre interlocuteur, «leur dénie ce droit». Pis encore, ajoute-t-il, elle leur «interdit» le droit d'entamer une quelconque négociation avec leur employeur. «Après avoir pris connaissance du contenu du dossier et des correspondances que vous nous avez adressées, il nous est apparu que vous représentez la section syndicale d'une seule unité et non de l'ensemble des travailleurs de l'entreprise qui se trouvent dans les différents sites de travail», peut-on lire sur le courrier adressé par l'inspection de Travail d'El Achour au responsable de la section syndicale. Et d'ajouter : «Sur ce, vous n'avez pas la qualité requise pour recourir à la grève et même la possibilité de demander des rencontres périodiques avec l'employeur au nom de l'ensemble des travailleurs.» Sourde oreille A travers ces agissements qui vont à l'encontre de l'intérêt des travailleurs, M. Akchiche estime que l'inspection du Travail enfonce le clou et se joint à l'employeur dans sa stratégie de fuite en avant face aux revendications légitimes des travailleurs. «Je ne comprends pas l'attitude de l'inspection du Travail», a-t-il dénoncé. «Pourtant, en plein conflit ave l'employeur, elle nous a promis, après l'arrêt de notre mouvement de grève, de prendre en charge notre problème et de le solutionner le plus vite possible. Mais on se rend compte maintenant que non seulement elle n'a rien fait, mais encore elle nous prive de nos droits fondamentaux.» Notre interlocuteur tire à boulets rouges sur l'UGTA qui, à ses yeux, est restée «les bras croisés» face à la situation précaire des travailleurs. M. Akchiche nous a indiqué que l'employeur avait jusqu'à janvier pour satisfaire les revendications des travailleurs. Passé ce délai, un mouvement de contestation sera de nouveau déclenché en guise d'ultime recours. Pour rappel, les travailleurs revendiquent une revalorisation de leur salaire, l'application de l'indemnité d'expérience professionnelle, les primes de rendement, de mission, de transport ainsi que celle de panier. Ils ont, entre autres, dénoncé la charge de travail qui leur a été imposée et l'obligation de faire des heures supplémentaires et également exigé la mise en place d'un système d'œuvres sociales. Ces revendications remontent à 2009, a précisé M. Akchiche.