Le siège de l'annexe du ministère de l'Education nationale a été quadrillé par un impressionnant dispositif de sécurité. Quelle honte, quelle honte ! Ministère incapable de prendre une décision !», ou encore «L'intégration, l'intégration» tels sont les slogans scandés hier par les protestataires devant le siège de l'annexe du ministère de l'Education nationale, sis à Ruisseau. Les enseignants contractuels sont à leur quatrième semaine de protestation. Ils sont venus de plusieurs régions pour crier leur colère et afficher leur détermination à militer jusqu'à la satisfaction de leur revendication. Des jeunes filles, des hommes mariés et des mères de famille sont unis pour défendre leur cause et arracher leur «droit inaliénable», à savoir leur intégration en vertu des bons et loyaux services qu'ils ont rendus au secteur de l'éducation pendant plusieurs années. Chaque enseignant se lance dans la présentation de son exposé, non sans exprimer sa «colère homérique». Le siège de l'annexe de l'Education nationale a été quadrillé par un impressionnant dispositif de sécurité. Sans pour autant que les forces de l'ordre usent de leur matraque. «La tutelle a injustement refusé de nous intégrer, en utilisant le piège de la spécialisation. Pourquoi alors nous avoir gardés pendant toutes ces années pour nous pousser maintenant au chômage, sans aucune considération ?», s'interroge R. Amel, enseignante d'arabe dans un CEM à Baraki. Cette dernière affirme, document à l'appui, qu'elle avait obtenu sa décision de titularisation le mois de novembre dernier, avant qu'elle ne reçoive un appel, à peine une semaine après cette nomination de la direction de l'éducation d'Alger-Est, pour lui signifier l'annulation de ladite décision. D'autres enseignants assurent qu'eux aussi avaient reçu des décisions de titularisation. «Nous avons été touchés dans notre amour-propre. Nous avons été humiliés. Nous avons passé des nuits à la belle étoile et à même le sol, en ce rude froid hivernal. Rien ne nous fera reculer. Nous irons jusqu'au bout. On a rien à perdre», assure-t-elle. «Le ministre a intégré 30 000 enseignants contractuels, pourquoi ne fait-il pas de même pour les 3000 autres qui restent», tempête B. Karim, enseignant de français à Cherarba, qui cumule plus de cinq années d'expérience. Plusieurs régions du pays souffrent du déficit en enseignants, notamment ceux de langues étrangères (français et anglais). Selon Laari Moussa, enseignant de français à Aïn Defla, il y a des élèves qui n'ont pas reçu de cours de langue française depuis la rentrée des classes, sans que cela n'émeuve la tutelle.