Malgré les mesures de facilitation annoncées par les pouvoirs publics et les aménagements contenus dans la loi de finances 2011, les problèmes dans lesquels se débattent les PME ne trouvent toujours pas de solution. C'est le constat que fait, encore une fois, le Conseil national consultatif pour la promotion des PME, réuni hier à Alger, à l'occasion de la tenue de son assemblée générale ordinaire. Pour le président du conseil, Zaïm Bensaci, l'impact des différentes mesures de soutien et autres facilitations «demeure insuffisant, voire loin des attentes des opérateurs économiques». En témoigne, d'ailleurs, la mortalité précoce des PME qui reste élevé. Selon le bilan moral du CNC, pour 14 275 créations d'entreprises, pas moins de 2615 radiations ont été enregistrées durant le seul premier semestre de l'année en cours, soit un taux dépassant les 20%. Aussi, la capitalisation insuffisante au sein de la plupart des PME rend celles-ci quasiment inactives et les met dans une situation non attractive par rapport aux banques qui refusent souvent de répondre favorablement à leurs doléances de financement. La vulnérabilité des entités naissantes, ou même celles déjà en activité, est accentuée par la prolifération des marchés informels, note encore le CNC. «On compte plus de 2000 points de vente informels fixes en Algérie, en liaison avec des importateurs qui préfèrent écouler leur marchandises à travers des circuits de vente informels», lit-on encore dans le rapport du conseil. Mais le plus sérieux des problèmes recensés concerne la mise à niveau des entreprises. Selon le CNC, les programmes mis en place jusqu'ici n'ont pas atteint les résultats escomptés et les entreprises qui y étaient impliquées n'ont pas bénéficié d'une vraie mise à niveau. Quant au programme initié par le gouvernement et financé sur le budget de l'Etat, le CNC trouve qu'il serait trop ambitieux vu le nombre exagéré d'entreprises ciblées. Le programme prévoit, en effet, la mise à niveau de 20 000 PME algériennes d'ici 2014, avec un coût de quelque 387 milliards de dinars. C'est la raison pour laquelle, M. Bensaci appelle à mettre en œuvre un «plan prioritaire et urgent», multiple dans ses facettes, simple dans son application et élaboré par des experts en concertation avec les différents acteurs publics et privés. Le président du CNC ne manquera pas de réitérer, enfin, sa proposition de créer un observatoire de la PME dont la mission serait de suivre constamment l'évolution de la situation, d'apprécier la pertinence, l'efficacité et l'applicabilité des mesures de soutien mises en œuvre par les pouvoirs publics.