Après le forum d'Afrique, à Bamako, c'est au Venezuela que s'est ouvert, jeudi, le 3e volet « polycentrique » du Forum social mondial par une marche contre l'impérialisme et la guerre, principalement axée sur le président américain George W. Bush et l'Irak. Le forum intervient alors que vient d'entrer en fonction Evo Morales, premier président indien de Bolivie, dans une Amérique du Sud où plusieurs pays opèrent un virage à gauche, rejetant les politiques économiques néo-libérales appuyées par les Etats-Unis. La manifestation se veut indépendante, mais une grande partie de l'attention sera portée sur Chavez, lequel surnomme Bush « M. Danger » et considère le socialisme comme le moyen de redresser le niveau de vie des couches pauvres dans son pays exportateur de pétrole. Les grandes figures de l'anti-impérialisme sont donc plus que jamais sollicitées, à l'image du Che Guevara ou Simon Bolivar, héros révolutionnaires sud-américains. Les populations indiennes, fortement représentées, sont venues en masse de l'Equateur en Colombie pour dénoncer, entre autres, leurs conditions de vie misérables ainsi que la non-reconnaissance de leur identité culturelle et territoriale, mise à mal par les gouvernements en place.