Le wali de Boumerdès autorise les «redresseurs» du Front national algérien (FNA) à tenir leur congrès, document à l'appui, le ministre de l'Intérieur et de Collectivités locales, Daho Ould Kablia, lui, nie l'émission d'une telle autorisation par les services de cette même wilaya. Qui croire ? Le wali ou son chef. «Qui a dit que la wali a accordé une autorisation ? Le jour où ce parti (FNA) introduira une action en justice, nous répondrons devant le tribunal qu'il n'y a rien de tel», a déclaré le ministre de l'Intérieur, jeudi dernier, en marge des assises du CNES à Alger. Pourtant, les redresseurs du FNA, en campagne pour «déloger» Moussa Touati, ont bel et bien eu «l'approbation» des autorités de la wilaya de Boumerdès pour tenir leur congrès. Une autorisation annulée par la chambre administrative près la cour de Boumerdès «sous prétexte que la demande ne remplit pas toutes les conditions nécessaires». Auparavant, le président du parti, Moussa Touati, avait introduit un recours auprès du ministère de l'Intérieur, contestant aux redresseurs la légalité statutaire leur permettant de tenir un congrès extraordinaire. En désavouant son wali, le ministre de l'Intérieur ne cherche-t-il pas à «se rattraper» pour ne pas «fâcher» Moussa Touati, qui a menacé de porter plainte contre lui ? Cela renseigne sur le peu de sérieux et l'approximation dans la gestion des affaires publiques. Par ailleurs et sur un autre volet, Daho Ould Kablia, a rappelé que les nouveaux partis politiques seront agréés dès la tenue de leurs congrès constitutifs «s'ils sont conformes à la loi». Et pour permettre à ces nouveaux partis de prendre part aux législatives de mai 2012, le ministre de l'Intérieur a indiqué que ses services prendraient «un mois pour l'examen des dossiers d'agrément». Il faut rappeler que depuis 1999, année de l'arrivée de Bouteflika au pouvoir, le ministère de l'Intérieur a refusé d'agréer de nouveaux partis politiques au mépris de la loi.