Les relations entre l'Algérie et la Tunisie sont organiques.» C'est ainsi qu'a qualifié le président tunisien, Moncef Marzouki, les rapports entre les deux pays voisins, dans un entretien publié hier par notre confrère El Khabar. L'ancien opposant à Zine El Abidine Ben Ali, qui occupe depuis un mois la plus haute fonction de l'Etat, s'explique sur le choix porté sur la Libye pour effectuer sa première visite officielle. Selon lui, «celle-ci est dictée surtout par la conjoncture actuelle, caractérisée par les défis sécuritaires et économiques auxquels sont confrontées Tripoli et Tunis». Le président tunisien affirme ne pas avoir de préférence entre les doigts d'une seule main et que son déplacement en Libye est édicté par la nécessité et l'urgence de régler des problèmes qu'il considère d'ordre prioritaire. Moncef Marzouki, qui a annoncé une visite prochaine en Algérie, considère positivement la position d'Alger envers la Révolution tunisienne. «La décision de l'Algérie de ne soutenir aucune partie était une position juste», dit le président tunisien, qui pense lui aussi que l'intervention étrangère freine souvent le processus naturel des révolutions. Qu'attend-il de l'Algérie ? «D'abord un soutien moral parce que nous traversons une situation difficile», soutient M. Marzouki, qui appelle à une coopération étroite entre les deux pays pour sortir de la pauvreté les zones frontalières. A propos de la construction de l'union maghrébine, le président tunisien souligne que «l'avenir de tous est évidemment l'espace maghrébin». Affirmant que la question du Sahara occidental freine la mise en place de cet ensemble, il précise toutefois qu'il est possible de procéder par étapes «jusqu'à ce que, petit à petit, les mentalités, les données politiques et psychologiques changent».