Le premier Salon des créateurs des petites entreprises qu'organise la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), du 1er au 5 février à la Safex, fait ressortir la réticence des banques pour financer des projets, notamment dans le secteur agricole. C'est l'heure du bilan pour le dispositif des chômeurs de 35 à 50 ans lancé en 2004. Les statistiques élaborées par la CNAC montrent que sur un nombre de 11 094 dossiers déposés auprès des banques, il n'y avait que 3382 notifications d'accords bancaires, tandis que 3036 dossiers sont rejetés par les banques. Un résultat qui reste au-dessous de la moyenne. Selon le directeur de la structuration du dispositif au niveau de la CNAC, les banques avancent, pour justifier leur prudence, deux arguments : la saturation des créneaux et la non-rentabilité des projets. Notre interlocuteur souligne que le plus grand nombre des projets financés par les banques sont les services, l'industrie et le BTPH. « Les banques se montrent hésitantes pour financer des projets agricoles à cause des risques supposés dans ce créneau, comme les intempéries et les épidémies », précise-t-il. La répartition par secteurs d'activité fait, pourtant, état d'un grand nombre de projets agricoles (11 235, soit 29 %) supportés, généralement, par la BADR. Vient en seconde position le secteur du transport avec 9346 projets, soit 24 %, suivi par le secteur des services avec 8696 projets, soit 22 %. Le nombre d'entreprises créées jusqu'au 25 janvier 2006 est de l'ordre de 1799. La BDL, à titre d'exemple, a enregistré le dépôt de 2607 dossiers avec 932 notifications d'accords bancaires et de 657 rejets. Le montant supporté par cette banque est de 750 millions de dinars. « Le créneau du transport collectif est saturé. Quant aux projets agricoles, on réoriente les dossiers vers la BADR », dira la représentante de la BDL à ce Salon. Du côté des exposants, au nombre de 90, les lourdeurs bureaucratiques et les tracasseries administratives reviennent comme un leitmotiv pour justifier les difficultés du montage des projets. Arezki, venu d'Oran, a pu installer une entreprise de maintenance des équipements électroniques de navigation après 14 mois d'attente. « J'ai attendu plusieurs mois sans avoir de réponse de la BADR. J'ai dû reconstituer un nouveau dossier pour le soumettre au CPA. Heureusement, cette fois-ci, ça a marché. J'ai eu le prêt bancaire après 2 mois. » Arezki voit, déjà, grand : il souhaite devenir un partenaire performant d'entreprises nationales, notamment la CNAN, la marine nationale et la STM Hyproc. Il veut, au-delà de la maintenance, pénétrer le créneau de la fabrication. A ce sujet, il sollicite les pouvoirs publics pour un supplément financier. Il faut noter que le montant des investissements prévus par ce dispositif ne peut dépasser 5 millions de dinars. Les chômeurs promoteurs bénéficient d'un prêt non rémunéré consenti par la CNAC de 20 % à 25 % et d'une bonification des taux d'intérêts pour le prêt bancaire dont le montant couvre 70 % du montant global de l'investissement.